Crédit Photo : MARCO LONGARI / AFP (Archive)
Des officiers de la police anti-émeute de Zanzibar surveillent un groupe d'hommes assis au sol lors d'une opération, suite à l'appel de l'opposition à manifester à Stone Town, le 29 octobre 2020, alors que les tensions montent avec l'annonce des résultats des élections générales.
La police tanzanienne a interdit vendredi au principal parti d'opposition, Chadema, d'organiser des manifestations pour protester contre les disparitions de plusieurs de ses membres.
Freeman Mbowe, chef du parti, avait appelé mercredi à manifester dans les rues de Dar es Salaam le 23 septembre
"pour revendiquer les droits de nos concitoyens qui disparaissent, à moins qu'ils ne réapparaissent vivants ou morts".
"Les manifestations de Chadema sont interdites",
a déclaré le porte-parole de la police, David Misime, lors d'une conférence de presse, en précisant:
La police s'occupera de quiconque viole cet ordre.
En août, 520 dirigeants et sympathisants du parti avaient été arrêtés à travers le pays avant un rassemblement organisé malgré l'interdiction de la police. Ils ont été libérés quelques jours plus tard.
Ces arrestations ont été vivement critiquées par des organisations de défense des droits humains, qui craignent un retour aux pratiques répressives observées sous le mandat de l'ancien président John Magufuli, décédé en mars 2021.
Son successeur, Samia Suluhu Hassan, avait pourtant pris ses distances avec ces méthodes en rétablissant certaines libertés, notamment la réouverture des médias interdits et la levée de l'interdiction des rassemblements de l'opposition.
Malgré ces avancées, Chadema accuse les autorités de
"meurtres et d'enlèvements",
dont celui de Mohamed Ali Kibao, un secrétaire national du parti, retrouvé mort samedi.
Samia Suluhu Hassan a exprimé sa
après la mort de Mohamed Ali Kibao et a ordonné "un rapport détaillé sur cet incident extrêmement grave".
Ajoutant que
"notre pays est démocratique et chaque citoyen a le droit de vivre",
elle affirme:
Le gouvernement que je dirige ne tolérera pas de tels actes de cruauté.
"Nous avons décidé de manifester pour protéger nos vies et notre pays",
a déclaré Freeman Mbowe, évoquant notamment cinq responsables de Chadema disparus récemment.
L'un d'entre eux a réapparu cinq semaines après sa disparition, mais a été placé en détention sans possibilité de libération sous caution.
En août, la Tanganyika Law Society, un collectif d'avocats, a révélé que 83 personnes ont été enlevées ou portées disparues entre 2016 et 2024.
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