Tanzanie: les États-Unis demandent une enquête sur le meurtre d'un opposant

18:309/09/2024, lundi
MAJ: 9/09/2024, lundi
AFP
Un policier protège la porte principale de Majengo ground township de Moshi dans la région du Kilimandjaro, au nord de la Tanzanie, le 2 février 2020 après que 20 personnes aient été tuées et 16 blessées dans une bousculade hier soir à Majengo open ground, pendant le service religieux pour obtenir de l'huile de bénédiction.
Crédit Photo : FILBERT RWEYEMAMU / AFP Archive
Un policier protège la porte principale de Majengo ground township de Moshi dans la région du Kilimandjaro, au nord de la Tanzanie, le 2 février 2020 après que 20 personnes aient été tuées et 16 blessées dans une bousculade hier soir à Majengo open ground, pendant le service religieux pour obtenir de l'huile de bénédiction.

Les États-Unis ont demandé lundi "une enquête indépendante, transparente et rapide" sur le meurtre d'Ali Mohamed Kibao, membre de Chadema, le principal parti d'opposition en Tanzanie, retrouvé mort samedi.

Ali Mohamed Kibao a été enterré lundi dans la ville de Tanga, sur la côte nord, en présence de membres de l'opposition et de représentants du gouvernement.


Son corps a été retrouvé dans la capitale économique Dar es Salam après qu'il eut été
"kidnappé",
a annoncé dimanche le président de Chadema, Freeman Mbowe.

Membre du secrétariat national du parti, M. Kibao a été forcé de descendre d'un bus par des hommes armés vendredi alors qu'il se rendait à Tanga. L'autopsie a révélé qu'il avait été battu et aspergé d'acide, a détaillé le président du parti.

Ces faits interviennent moins d'un mois après que M. Mbowe, son adjoint Tundu Lissu et d'autres responsables de Chadema ont été arrêtés et brièvement détenus avant un rassemblement organisé par le parti mais interdit par la police.


"Les États-Unis se joignent à ceux qui réclament une enquête indépendante, transparente et rapide"
sur ce
"meurtre",
a déclaré l'ambassade américaine en Tanzanie dans un communiqué publié sur X.

"Les meurtres et disparitions, ainsi que les détentions, passages à tabac et autres tentatives du mois dernier visant à priver les citoyens de leurs droits civiques avant les élections, ne devraient pas avoir leur place dans une démocratie",
a ajouté le communiqué.

La présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a déclaré dimanche avoir appris la nouvelle
"avec une grande tristesse"
et demandé
"un rapport détaillé sur cet incident extrêmement grave".

Lors de l'enterrement, le ministre de l'Intérieur Hamad Masauni a promis une enquête rapide, assurant:


Nous ne pouvons pas laisser passer ça.

Les arrestations du mois d'août avaient été condamnées par des organisations de protection des droits humains, qui redoutaient un retour des pratiques répressives en vigueur sous l'ancien président John Magufuli, décédé en mars 2021.


Samia Suluhu Hassan, qui lui a succédé, s'était jusqu'à présent démarquée de ces méthodes.

Depuis son accession au pouvoir, la présidente a annulé plusieurs mesures de son prédécesseur, rouvrant notamment des médias interdits et levant l'interdiction des meetings de l'opposition.


Elle avait également promis de restaurer
"la compétition électorale",
alors que le pays doit tenir des élections locales le 27 novembre, suivies de la présidentielle et des législatives l'année prochaine.

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