Crédit Photo : ERICKY BONIPHACE / AFP (Archive)
Des partisans du parti Chadema accueillent Tundu Lissu (non visible), figure emblématique de l'opposition tanzanienne, à son retour après environ cinq ans d'exil, à l'aéroport international Julius Nyerere de Dar es Salaam, le 25 janvier 2023.
Le chef du principal parti d'opposition tanzanien, Freeman Mbowe, a demandé la démission du ministre de l'Intérieur et des dirigeants des services de sécurité, les accusant d'être responsables de la disparition de militants. Il a également menacé d'organiser des manifestations si aucun d'entre eux ne réapparaît d'ici le 21 septembre.
Cet ultimatum de M. Mbowe intervient après le meurtre d'un membre de la direction du parti Chadema, Ali Mohamed Kibao, enlevé vendredi et retrouvé mort le lendemain.
La présidente Samia Suluhu Hassan a exprimé sa
et demandé
"un rapport détaillé sur cet incident extrêmement grave".
Ce meurtre survient dans un contexte marqué par une vague d'arrestations en août visant des membres de Chadema. Ces arrestations ont été dénoncées par des organisations de défense des droits humains, qui craignent un retour des pratiques répressives en vigueur sous l'ancien président John Magufuli, décédé en mars 2021.
Samia Suluhu Hassan s'en était jusqu'à présent démarquée.
"Nous avons décidé de manifester pour protéger nos vies et notre pays",
a déclaré mercredi soir Freeman Mbowe lors d'un discours au siège de Chadema. Il a ajouté:
Nous en avons marre de pleurer et d'enterrer des gens.
"Nous demandons au gouvernement de prendre des mesures, et nous espérons qu'il le fera d'ici le 21 septembre. À partir du 23 septembre, nous descendrons dans les rues de Dar es Salaam (la capitale économique) pour revendiquer les droits de nos concitoyens disparus, à moins qu'ils ne soient ramenés vivants ou morts",
a-t-il averti.
M. Mbowe a également appelé à la démission du ministre de l'Intérieur, de l'inspecteur général de la police, du chef des enquêtes criminelles et du chef des renseignements.
Il a évoqué le cas de cinq responsables de Chadema récemment disparus. L'un d'entre eux a réapparu, cinq semaines après sa disparition, devant un tribunal qui a refusé sa libération sous caution.
Selon un collectif d'avocats, la Tanganyika Law Society, 83 personnes ont été enlevées ou ont disparu entre 2016 et 2024.
"Nous proposons que Scotland Yard, le service de police britannique, enquête sur les meurtres et les enlèvements des deux dernières années",
a lancé M. Mbowe, affirmant que
"les forces de sécurité tanzaniennes sont les premiers suspects."
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