Dans un communiqué écrit partagé jeudi, la CIJ précise qu'elle rendra vendredi après-midi sa décision concernant les mesures provisoires dans la plainte déposée par l'Afrique du Sud accusant Israël de violer la convention des Nations unies sur la prévention et la répression du crime de génocide adoptée en 1948 contre Gaza.
La CIJ annoncera demain en direct et en séance publique sa décision sur les demandes de mesures provisoires de l'Afrique du Sud. La Cour composé de 17 juges, dont 15 juges permanents seront présents dans la salle d'audience lors de la lecture de l'arrêt. L'arrêt de la Cour sera d'abord lu en anglais par le Président de la Cour, le juge américain Joan E. Donoghue, suivi d'un résumé de l'arrêt en français par le greffier en chef de la Cour, Philippe Gautier.
Naledi Pandor, ministre des Relations internationales et de la Coopération, devrait représenter l'Afrique du Sud à la Cour internationale de justice demain.
La décision de la Cour qui sera rendue demain ne porte pas sur la question de savoir si Israël a violé la convention sur le génocide, mais uniquement sur les mesures provisoires que les parties doivent respecter jusqu'à ce que l'arrêt définitif soit rendu dans l'affaire afin de prévenir les dommages face à une éventuelle menace de génocide.
Conformément à l'article 59 de la Charte de la Cour, les arrêts de la CIJ sont contraignants pour les parties, mais pas pour les pays tiers. La Cour notifie également ses arrêts aux agences compétentes des Nations unies et, si Israël ne se conforme pas à l'injonction éventuelle de la Cour, l'Afrique du Sud peut porter l'affaire devant le Conseil de sécurité des Nations unies et demander que des mesures soient prises pour faire appliquer l'arrêt de la Cour.
La pression politique résultant de l'arrêt de la Cour rendra probablement beaucoup plus difficile pour les États tiers d'apporter un soutien militaire et politique manifeste à Israël.
Dans une affaire similaire, la Cour a achevé les audiences sur le fond de l'affaire de génocide intentée par la Croatie contre la République fédérale de Yougoslavie le 2 juillet 1999, a entendu des témoins et des experts du 3 mars au 1er avril 2014 et a rendu son arrêt définitif le 3 février 2015.
L'Afrique du Sud demande à la Cour d'imposer des mesures provisoires pour contraindre Israël:
A ne pas commettre de génocide, à prévenir le génocide et à punir les auteurs du génocide.
Ces mesures provisoires visent à empêcher que la situation ne s'aggrave pendant la durée de la procédure.
1- De cesser immédiatement les opérations militaires à Gaza,
2- De ne pas prendre de mesures pour favoriser toute opération militaire à Gaza par tout groupe sous son contrôle,
3- De prendre toutes les mesures raisonnables pour empêcher le génocide des Palestiniens,
4- S'abstenir de toute action entrant dans le champ d'application de l'article 2 de la Convention sur le génocide,
5- Veiller à ce que les personnes déplacées retournent dans leurs foyers et aient accès à l'aide humanitaire, y compris à la nourriture, à l'eau, au carburant, aux fournitures médicales et d'hygiène, aux abris et aux vêtements,
6- Prendre les mesures nécessaires pour punir les personnes impliquées dans le génocide,
7- Préserver les preuves du génocide et ne pas refuser l'accès à Gaza aux fonctionnaires internationaux et autres qui se déplacent à cette fin,
8- Soumettre des rapports réguliers à la Cour sur la mise en œuvre des mesures imposées,
9- Il demande à la Cour de lui ordonner de s'abstenir d'actions qui compliqueraient ou prolongeraient la procédure.