Des fidèles hindous ont commencé à prier jeudi à l'intérieur d'une mosquée située à Varanasi, l'ancienne Bénarès, au lendemain d'une décision de justice les autorisant à pratiquer leur culte dans ce site très sensible, ont rapporté des médias.
La mosquée Gyanvapi se trouve à Varanasi (Bénarès), lieu sacré de l'hindouisme célèbre pour ses bûchers funéraires au bord du Gange dans l'Etat de l'Uttar Pradesh (Nord) et une des plus anciennes villes du monde.
La chaîne de télévision NDTV a rapporté que des membres de la famille de prêtres hindous ont commencé à prier dans le sous-sol de la mosquée aux premières heures du jour.
La mosquée Gyanvapi a été érigée au XVIIe siècle par l'empereur moghol Aurangzeb, dans cette ville où des hindous, venus de tout le pays, viennent incinérer leurs proches au bord du Gange.
Des militants hindous estiment que le sanctuaire islamique a été construit à l'époque moghole sur les ruines d'un temple hindou. Un temple dédié à Shiva, le dieu hindou de la destruction, se dresse près de la mosquée controversée.
Dans la ville voisine d'Ayodhya, le Premier ministre indien Narendra Modi, dont le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP) est au pouvoir depuis 2014, vient d'inaugurer lors d'une imposante cérémonie un temple construit sur un terrain où se trouvait une mosquée pendant des siècles.
Depuis les années 1980, le BJP soutenait avec grand zèle la construction d'un temple dédié au dieu Râma, avatar de Vishnou, sur le site de la mosquée Babri. M. Modi en avait posé la première pierre en 2020 après le feu vert de la Cour suprême l'année précédente.
La rhétorique du BJP suscite l'inquiétude croissante de la minorité musulmane du pays, forte de quelque 210 millions de personnes.