France: Pourquoi les jeunes sont-ils opposés à la réforme des retraites ?

18:1028/02/2023, Salı
MAJ: 1/03/2023, Çarşamba
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Depuis des semaines, la réforme des retraites, qui est examinée en commission au Sénat à partir de mardi, suscite un rejet particulièrement fort, de la part des Français.

Selon un sondage réalisé mi-février par l’institut CSA pour CNews, pas moins de 67% des Français sont opposés au projet de loi, ce qui représente une hausse de 6 points en un mois, puisque mi-janvier, ils étaient 61% à rejeter le texte.


Mais l’institut CSA relève dans son sondage, que le rejet de cette très controversée réforme est encore plus marqué chez les moins de 35 ans, qui sont 80% à s’y opposer.


Sur le terrain, les lycéens représentent une portion conséquente des mobilisations avec notamment des blocages organisés dans de nombreux lycées à l’appel de leurs syndicats.


Anadolu a rencontré plusieurs de ces jeunes, mobilisés dans les cortèges pour marquer leur rejet de la politique du gouvernement concernant les retraites.


Marine, étudiante en licence, qui souhaite travailler dans les ressources humaines, a manifesté à Nice, contre la réforme portée par le ministre du Travail, Olivier Dussopt.


Elle estime que c’est
"une question de vie ou de mort"
et que
"c’est du devoir de chacun de faire entendre son hostilité à ce projet"
qu’elle juge
"mortifère".

"Je n’ai que 22 ans, et quand je vois les réformes successives qui ont été actées ces dernières décennies, j’ai toutes les raisons de penser qu’arrivée à l’âge de la retraite, je ne serai plus en capacité de profiter de la vie",
pointe la jeune femme.

Militante féministe, elle note également que
"cette réforme est particulièrement injuste pour les femmes et crée les conditions d’inégalités inacceptables à l’heure où la société se mobilise pour l’égalité entre les femmes et les hommes".

L’étudiante souligne que
"les femmes qui s’arrêtent de travailler pour s’occuper de leurs enfants, et ont plus de mal à avoir des carrières complètes sont donc les premières lésées par le texte proposé par Elisabeth Borne".

Parmi les organisations de jeunesse mobilisées, l’intersyndicale lycéenne est elle aussi en première ligne pour s’opposer aux dispositions contenues dans la réforme.


Dans un communiqué de presse publié le 21 février et appelant à une mobilisation massive le 7 mars, les organisations lycéennes fustigent
"la propagande du gouvernement qui ne convainc pas du bien-fondé de sa réforme"
et rejettent
"cette réforme brutale, inacceptable et inutile".

"En opposition à ce projet de réforme des retraites, l'unité des organisations syndicales a construit un mouvement social solide, déterminé, ancré dans le paysage social de tout le pays. Il révèle également l'inquiétude face à la désertification des territoires, le manque de services publics, les incertitudes en matière d'emploi, de salaires et de pouvoir d'achat",
poursuit l’intersyndicale.

Ce sentiment est partagé par Jonathan, 20 ans, étudiant en langues étrangères à la faculté de Nice, qui a lui aussi manifesté contre la réforme et promet de continuer à grossir les rangs des cortèges.


"Accepter cette réforme c’est être favorable à mourir au travail, et ne jamais pouvoir profiter d’une retraite"
, explique le jeune homme dont les parents sont eux aussi hostiles à la réforme.

Il assure être prêt à participer au blocage de son établissement
"si ça venait à être organisé par les syndicats"
, considérant que
"les actions de ce type sont les seules qui permettent d’être vraiment entendues".

Selon lui,
"le gouvernement ment"
, en
"promettant d’abord une retraite minimale à 1200 euros, avant de rétropédaler en concédant que ce montant reviendra uniquement à ceux qui ont des carrières complètes".

"Qui a une carrière complète de nos jours ? Qui n’a jamais été malade, ou n’a jamais vécu de périodes de chômage? L’Exécutif se moque de nous, en promettant des mesures de protection, mais lorsqu’on se penche réellement dessus, on s’aperçoit vite que ce sont en réalité des mesures de précarisation qui nous attendent",
grince Jonathan.

La prochaine journée nationale de mobilisation est prévue le 7 mars, avec des grèves reconductibles qui pourraient intervenir notamment dans le secteur des transports ou dans l’éducation nationale, alors que le contenu de la réforme sera débattu au Sénat.


Le gouvernement, qui se dit ouvert aux discussions, affiche néanmoins une franche détermination à mener la réforme à son terme, pour lui permettre d’entrer en vigueur dès la rentrée.


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