Une cinquième journée de grèves et de manifestations contre une réforme des retraites décriée a débuté jeudi en France, mais le mouvement s'annonce moins suivi, les syndicats ayant mis l'accent sur la mobilisation du 7 mars où ils menacent de mettre le pays "à l'arrêt".
Les syndicats souhaitent aussi avec cette cinquième journée maintenir la pression sur les députés dont les débats houleux sur ce projet de réforme se terminent vendredi à minuit, avant la transmission du texte pour son examen au Sénat.
Mais le front intersyndical souhaite surtout mettre toutes ses forces dans la balance le 7 mars, date à laquelle il menace de mettre le pays à l'arrêt si le gouvernement ne renonce pas à reporter l'âge de la retraite à 64 ans, contre 62 aujourd'hui, peut-être en lançant un mouvement reconductible.
En pleine période de vacances scolaires, à l'exception de la région parisienne et de l'Occitanie (sud-ouest), la participation aux grèves jeudi s'annonce en nette baisse.
Néanmoins, 30% des vols à Paris-Orly sont annulés.
Parallèlement à cette pression exercée par les syndicats, les députés ferraillent depuis le 6 février à l'Assemblée nationale, où le camp du gouvernement d'Elisabeth Borne n'a qu'une majorité relative, sur l'examen du texte et où l'opposition, notamment de gauche, mène une bataille d'obstruction.
"France du travail"
Après 963.000 manifestants selon les autorités, plus de 2,5 millions selon les syndicats lors de la dernière journée de mobilisation samedi, l'affluence devrait être moindre jeudi. Au plan national, une source policière dit attendre entre 450 et 650.000 personnes, dont 40 à 70.000 personnes à Paris.
Les numéros un des huit principaux syndicats manifesteront dans la ville d'Albi (sud - 50.000 habitants), symbole de cette France des villes moyennes très mobilisée contre la réforme.
Le président français Emmanuel Macron joue une part importante de son crédit politique sur cette réforme des retraites, symbole de sa volonté affichée de réformer la France et mesure-phare de son deuxième quinquennat.
La France est l'un des pays européens où l'âge légal de départ à la retraite est le plus bas sans que les systèmes de retraite ne soient complètement comparables.
Le gouvernement a fait le choix d'allonger la durée de travail pour répondre à une dégradation financière des caisses de retraite et à un vieillissement de la population.