France: Les agriculteurs maintiennent la pression malgré les annonces du gouvernement

10:5228/01/2024, Pazar
MAJ: 28/01/2024, Pazar
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Des agriculteurs bloquent l'autoroute A10 lors d'une manifestation contre la fiscalité et la baisse des revenus, près du péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines au sud-ouest de Paris, le 26 janvier 2024.
Crédit Photo : Dimitar DILKOFF / AFP
Des agriculteurs bloquent l'autoroute A10 lors d'une manifestation contre la fiscalité et la baisse des revenus, près du péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines au sud-ouest de Paris, le 26 janvier 2024.

Les agriculteurs français maintiennent la pression et continuent d'exprimer leur colère, ce samedi, malgré les annonces faites vendredi par le Premier ministre Gabriel Attal.

La France connaît un week-end de tensions avec des nombreux barrages qui persistent sur les routes de l'Hexagone, malgré les tentatives du gouvernement d'apaiser la situation.


La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), le principal syndicat d'agriculteurs en France, a clairement exprimé sa déception, vendredi soir. Son président, Arnaud Rousseau, a déclaré sur TF1 que les mesures annoncées par le gouvernement étaient insuffisantes et a appelé à la poursuite de la mobilisation.


Les conséquences des manifestations se font ressentir sur le réseau routier, avec des coupures d'autoroutes et des barrages filtrants affectant plusieurs régions. L'autoroute A9, l'A61, l'A10, et l'A11 figurent parmi les axes les plus touchés. En Bretagne, les agriculteurs ont annoncé la poursuite des blocages, malgré le doublement du fonds d'urgence alloué à la région.

Le barrage de Carbonne en Haute-Garonne, point de départ du mouvement, a été levé samedi midi. Cette décision fait suite à l'obtention de certaines revendications, notamment en ce qui concerne le Gazole Non Routier (GNR), les retenues d'eau, et une maladie affectant les vaches.


Situation tendue à Nîmes


François Ruffin, député La France Insoumise de la Somme, a rendu visite ce matin aux agriculteurs gardois protestant sous le pont de l'autoroute A9 à Nîmes, comme a pu le constater le correspondant d'Anadolu, présent sur place.


Ruffin a critiqué les mesures prises par le Gouvernement français, les qualifiant d'insuffisantes.
"Attal met un sparadrap, de la pommade et un cachet de Doliprane pour l'agriculture, mais c'est une chirurgie qu'il faut"
, a-t-il déclaré, appelant à une réorientation fondamentale de la politique agricole française.

Le député Insoumis a ensuite posé une question rhétorique au gouvernement sur l'orientation future de l'agriculture en France:
"Son objectif est d'être concurrentielle avec les fermes-usines du Brésil ou d'Ukraine, ou son but est de nourrir comme il faut les Français ?"
. Ruffin a ainsi appelé à une
"exception agriculturelle"
française pour protéger le secteur de la concurrence internationale et des normes qualitatives et sanitaires moins exigeantes de certains pays.

Menace de blocage à Paris


Les Jeunes Agriculteurs, syndicat agricole influent, ont levé une grande partie de leurs barrages ce samedi midi, menaçant néanmoins de lancer un blocage d'ampleur de la capitale française dès la nuit de dimanche.


Pierrick Horel, secrétaire général du syndicat, a fait cette annonce sur RMC et ainsi annoncé une escalade significative dans leur mouvement de protestation.

D'après Maxime Buizard, un autre responsable du syndicat, l'objectif est d'organiser
"le blocus de Paris et de la petite couronne"
dès dimanche soir. Cette action vise à empêcher tout camion d'approvisionner Paris, et cela
"aussi longtemps que nécessaire"
, a-t-il précisé, envisageant une durée minimale de cinq jours. En préparation de cette opération, les mobilisations actuelles en Île-de-France sont en grande partie suspendues pour le week-end.

Annonces d'Attal et réaction de la FNSEA


Pour rappel, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), syndicat agricole majeur, a appelé ce vendredi les agriculteurs de France à poursuivre leur mobilisation et à
"ne pas utiliser la violence"
, après les annonces du chef du gouvernement Gabriel Attal pour désamorcer la crise qui secoue le monde agricole.

Le locataire de Matignon s'est rendu vendredi dans une exploitation agricole française pour annoncer ses mesures visant à apaiser la colère des agriculteurs qui manifestent depuis une dizaine de jours. Une colère visible également à l'échelle européenne, avec des manifestations similaires en Roumanie, Pologne, Pays-Bas ou encore en Allemagne.

Attal s'est notamment engagé à simplifier les procédures pour les agriculteurs et à encourager l'achat de produits français. Il a reconnu l'importance de l'agriculture pour la France, appelant à une mobilisation nationale en ce sens, tout en soulignant les défis environnementaux et la nécessité de ne pas opposer agriculture et environnement. Attal a également promis un rapport sur la souveraineté alimentaire et annoncé une série d'aides d'urgence.


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