Ce rassemblement au cœur de la capitale allemande se veut le point d'orgue d'une semaine de manifestations nationales du monde agricole, dont le gouvernement craint qu'elles ne gagnent le reste de la société.
Résumant un sentiment qui semblait largement partagé, un producteur de lait basé au sud-est de Berlin, Paul Brzezinski, 73 ans affirmait:
Ce gouvernement doit démissionner.
Commencée il y a une semaine, la grande mobilisation des agriculteurs a pour origine l'annonce en décembre dernier d'une réduction des subventions au secteur en raison d'un rappel à l'ordre des juges constitutionnels portant sur les strictes règles budgétaires de l'Allemagne.
Face aux protestations du secteur, la coalition gouvernementale formée des sociaux-démocrates, verts et libéraux a quelque peu rétropédalé en début d'année, comme l'a souligné M. Lindner dans son discours.
Des concessions sans effet sur la colère du monde agricole.
La productrice de céréales bio de 58 ans près de Magdebourg (est), Ute Rötz, a déclaré à l'AFP:
Depuis des années, on est malmené. Mais là c'est le bouquet: jamais on a vécu un tel manque de respect.
À ses côtés, sa fille Frauke Rötz, 33 ans, brandit une pancarte:
Nous ne sommes pas des pantins, nous méritons le respect.
La mobilisation des agriculteurs renforce la pression sur le gouvernement dont le taux d'approbation n'a jamais été aussi bas. L'extrême droite, qui a le vent en poupe, particulièrement dans l'est du pays, cherche à tirer profit de la fronde des agriculteurs.
Différents secteurs, de la métallurgie à l'éducation en passant par les transports, ont organisé des manifestations ces dernières semaines, dans un contexte de croissance en berne et de hausse des prix. L'économie allemande s'est contracté de 0,3% l'an dernier, selon les données communiquées lundi.
Les grèves des cheminots ont paralysé les transports la semaine dernière, tandis que les métallurgistes et les employés du secteur public ont organisé des débrayages en décembre pour réclamer des hausses de salaire.