Des hausses annuelles "sans précédent" de 3 à 4 milliards d'euros du budget des armées, sont prévues dans le projet de Loi de programmation militaire français (LPM) 2024-2030, qui sera présenté, mardi, en Conseil des ministres, a fait savoir la presse locale.
Selon le magazine Capital, qui cite l'entourage du ministre des armées Sébastien Lecornu, la hausse du budget défense va atteindre 69 milliards d'euros en 2030 contre 32 milliards en 2017, toutefois la priorité a été donnée à certains programmes d'armement au détriment d'autres.
L'enveloppe consacrée aux armées s'élèvera à 413 milliards d'euros sur sept ans, dont 13 milliards de recettes extra-budgétaires. Le ministère des Armées a précisé en ce sens que l’aide militaire de la France à l'Ukraine ne sera pas incluse dans cette somme.
Ainsi, le programme Scorpion de renouvellement de la composante blindée de l'armée de Terre par des engins connectés entre eux, enregistre un recul, avec une centaine de Jaguar en moins en 2030 sur les 300 initialement prévus et quelques centaines de blindés Griffon et Serval également décalés post-2030, en contrepartie d'un prolongement de la vie des VAB (Véhicule de l'avant blindé, ndlr) et AMX-10RC.
De même, les livraisons de 42 avions de combat Rafale prévues entre 2027 et 2030 sont reportées jusqu'à 2032. En 2030, l'armée de l'Air disposera de 137 Rafale contre 185 initialement prévus. Pour la Marine française, trois des cinq frégates de défense et d’intervention, seront opérationnelles en 2030.
Les avions de transport A400M, au nombre de 20 actuellement, passeront à 35 en 2030, alors que l’objectif final était de porter leur nombre à 50 appareils.
Les programmes liés à la dissuasion nucléaire ou le calendrier du porte-avions de prochaine génération, amené à faire la jonction avec le Charles-De-Gaulle à horizon 2038, ont été préservés.
Par ailleurs, la provision annuelle pour financer les opérations extérieures est fixée à 800 millions d'euros.
Dans le domaine spatial, Paris financera les études de la prochaine génération de satellites Celeste de renseignement d'origine électromagnétique et le successeur du programme Yoda de satellite patrouilleur, destiné à protéger les satellites français, tandis que le troisième satellite Syracuse IV de communication est abandonné au profit d'une constellation dont les contours restent flous.
Le financement du démonstrateur du Système de combat aérien futur (Scaf) et des études sur le futur char de combat franco-allemand MGCS, sont également prévus dans le cadre de la LPM.