Crédit photo: LUDOVIC MARIN / AFP
Le président français Emmanuel Macron reçoit mardi les maires de quelque 220 communes victimes d'importants dégâts après une semaine de violences urbaines qui semblent cependant marquer le pas.
Une semaine après la mort d'un jeune tué par un policier près de Paris lors d'un contrôle routier, la nuit a été marquée par un nombre d'interpellations limité à 72 dans la nuit dont 24 à Paris et sa proche banlieue, contre plusieurs centaines au plus fort des violences.
De nouvelles destructions ont néanmoins eu lieu, avec 24 bâtiments incendiés ou dégradés dans toute la France, selon les autorités, qui ont aussi recensé 159 véhicules incendiés et des dizaines de feux de poubelles.
Quatre attaques de locaux de la police nationale, de la gendarmerie et de polices municipales ont en outre été répertoriées, selon le ministère de l'Intérieur mais aucun membre des forces de l'ordre n'a été blessé.
Dans la nuit, le chef de l'État a remercié dans un tweet policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers pour leur
"mobilisation exceptionnelle ces dernières nuits"
.
Alors que les grandes vacances d'été ont commencé pour une grande partie de la jeunesse française, le gouvernement maintient depuis une semaine des moyens de maintien de l'ordre de massifs.
Près de 45.000 policiers et gendarmes étaient mobilisés lundi soir pour la troisième nuit consécutive pour tenter d'enrayer les violences, qui ont atteint un paroxysme dimanche avec l'attaque à la voiture-bélier du domicile d'un élu de la banlieue sud de Paris, le maire de L'Haÿ-les-Roses, Vincent Jeanbrun, dont la famille a dû s'enfuir.
En consultant les élus locaux, le président Macron veut
"débuter un travail minutieux et de plus long terme pour comprendre en profondeur les raisons qui ont conduit à ces événements"
, ont précisé ses services.
Comme en 2005, les émeutiers expriment une
de la police avec une violence désormais
et le sentiment renforcé d'être rejetés, notamment pour les jeunes d'origine étrangère, souligne le sociologue français Olivier Galland, chercheur auprès du grand organisme scientifique français du CNRS.
Pour son premier déplacement depuis le début de la crise, Emmanuel Macron s'est rendu en milieu de soirée lundi avec son ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dans une caserne de police de la capitale puis à la préfecture de police de Paris pour des échanges.
Les violences ont éclaté le 27 juin, après la mort de Nahel M., un adolescent de 17 ans dont la famille est originaire du Maghreb. Il a été tué d'un tir à bout portant par un motard de la police, à la suite d'un refus d'obtempérer à Nanterre. La scène a été capturée par une vidéo amateur.
Dimanche, sa grand-mère a appelé au calme et à cesser la casse.
"Une soixantaine d'établissements scolaires ont subi des dégâts importants, avec par exemple des débuts d'incendies"
, et
"sur ces 60, une dizaine ont été détruits ou partiellement détruits"
, selon un bilan du ministère de l'Education nationale.
Depuis vendredi au moins 3.915 personnes ont été interpellées (dont 1.244 mineurs) selon des chiffres du ministère de la Justice et au moins 374 jeunes ont commencé à être jugés en comparution immédiate.
Aux quatre coins de la France, les commerçants ont commencé à faire le bilan de ces nuits d'émeutes dont les dégâts ont été estimés lundi à un milliard d'euros par le Medef, la principale organisation patronale.
Les principales organisations patronales françaises ont appelé le gouvernement à mettre en place un
pour
"ceux qui ont tout perdu"
.
Du côté de l'enquête, le troisième occupant de la voiture conduite par le jeune Nahel a été entendu par l'Inspection générale de la police nationale, la police des polices. Recherché depuis les faits, cet homme s'est présenté de lui-même.
Le policier, auteur du tir qui a tué Nahel et inculpé pour homicide volontaire, est toujours en détention préventive.
Une cagnotte de soutien à l'agent et sa famille, a dépassé lundi sur internet le million d'euros, soulevant l'indignation d'élus de gauche.
La Première ministre Elisabeth Borne a pris ses distances en estimant que cette initiative ne
"contribue pas à l'apaisement"
et mis en doute sa légalité.
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