Birmanie: la Chine annonce un cessez-le-feu dans le nord

11:2215/12/2023, vendredi
MAJ: 15/12/2023, vendredi
AFP
Un membre du groupe rebelle Armée nationale de libéation Ta'ang, patrouillant près de Namhsan, dans l'Etat de Shan.
Crédit Photo : SFR / AFP
Un membre du groupe rebelle Armée nationale de libéation Ta'ang, patrouillant près de Namhsan, dans l'Etat de Shan.

La Chine a annoncé jeudi avoir, grâce à sa médiation, obtenu un cessez-le-feu dans les affrontements entre les soldats birmans et plusieurs groupes armés issus de minorités ethniques dans le nord de la Birmanie.

Ces combats, à proximité de la frontière sino-birmane, font rage depuis que, fin octobre, trois de ces groupes ont déclenché une offensive commune contre le pouvoir militaire central.


L'Armée d'Arakan (AA), l'Armée de l'Alliance démocratique nationale de Birmanie (MNDAA) et l'Armée de libération nationale de Ta'ang (TNLA) se sont emparées de positions des troupes birmanes, de villes et de centres commerciaux vitaux à la frontière chinoise.

Cette offensive, selon les analystes, constitue le plus grand défi militaire lancé à la junte, depuis que les généraux ont pris le pouvoir en 2021.


"Récemment, grâce à la médiation de la Chine, l'armée de la Birmanie"
et ces trois groupes rebelles ont mené
"des pourparlers de paix en Chine",
a déclaré jeudi soir dans un communiqué Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

"Ils sont parvenus à un accord sur un certain nombre de points, notamment sur un cessez-le-feu provisoire et sur le maintien du dialogue"
, a-t-elle précisé. 

"Nette désescalade"


Plus de 250 civils, dont des enfants, seraient morts depuis le lancement de l'offensive en octobre, selon les informations de terrain des Nations unies, qui évoquent aussi plus de 500.000 personnes déplacées à travers le pays. 


"Le conflit dans le nord de la Birmanie connaît une nette désescalade",
a toutefois indiqué jeudi Mao Ning.

"Cela sert non seulement les intérêts de toutes les parties concernées en Birmanie mais contribue également à garantir la paix et la tranquillité à la frontière sino-birmane"
, un point sur lequel Pékin est particulièrement vigilant.

La Chine avait indiqué mi-novembre avoir accueilli sur son territoire un nombre indéterminé de réfugiés birmans fuyant les combats. 

Dans un souci
"d'humanitarisme et d'amitié"
avec la Birmanie, les autorités ont
"relogé"
ces personnes et
"ont fait tous les efforts possibles pour traiter les malades et les blessés"
, avait alors souligné le ministère chinois des Affaires étrangères.

Drogue et casinos


La Birmanie compte plus d'une douzaine de groupes armés issus de minorités ethniques, dont certains se sont emparés de territoires des régions frontalières avec la Chine et luttent contre l'armée depuis l'indépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne en 1948. 


Longtemps prudente sur la scène diplomatique, la Chine renforce ces dernières années ses opérations de médiation et propose souvent ses bons offices dans les disputes régionales.

Elle avait par exemple parrainé cette année le spectaculaire accord de normalisation des relations diplomatiques Iran-Arabie saoudite, après une longue rupture des liens entre les deux poids lourds régionaux.


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