Biden défend Israël face à la justice internationale

La rédaction
09:5621/05/2024, Salı
AFP
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Le président des États-Unis, Joe Biden.
Crédit Photo : MANDEL NGAN / AFP
Le président des États-Unis, Joe Biden.

Joe Biden a pris lundi la défense d'Israël face à la justice internationale, jugeant "scandaleuse" la demande de mandats d'arrêt contre des dirigeants israéliens et balayant l'accusation de "génocide" pour l'offensive dévastatrice menée à Gaza.

"Ce qui se passe n'est pas un génocide, nous rejetons"
ce terme, a-t-il dit, faisant référence à l'affaire portée devant la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute juridiction de l'ONU, devant laquelle Israël est accusé de
"génocide".

Pendant une réception pour la communauté juive à la Maison Blanche, le démocrate de 81 ans a aussi répété que les États-Unis s'opposaient à la démarche du procureur d'une autre juridiction, la Cour pénale internationale (CPI).

Ce magistrat a réclamé lundi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et contre son ministre de la Défense.



Outre le rejet de cette demande Joe Biden a ajouté:


Mon engagement pour la sécurité du peuple juif, la sécurité d'Israël et son droit à exister en tant qu’État juif indépendant est inébranlable.

"Scandaleuse"


"Nous sommes aux côtés d'Israël pour éliminer (le chef du Hamas à Gaza Yahya) Sinouar et le reste des bouchers du mouvement palestinien",
a-t-il encore affirmé.

Auparavant, le président américain avait déjà publié un communiqué lapidaire qualifiant de
"scandaleuse"
la demande du procureur de la CPI, tandis que le chef de la diplomatie Antony Blinken a déclaré que la démarche du magistrat était
"une honte".

Les États-Unis continueront cependant à
"apporter (leur soutien à la CPI) en ce qui concerne les crimes commis en Ukraine"
, a de son côté souligné le chef du Pentagone Lloyd Austin.

La CPI avait émis en 2023 un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine, accusé du crime de guerre d’expulsion illégale d’enfants ukrainiens.


Je veux être clair, nous rejetons la demande de mandats d'arrêt de la CPI contre les dirigeants israéliens.

"Quoi que ces demandes de mandats d'arrêt sous-entendent, il n'y a pas d'équivalence entre Israël et le Hamas"
, a asséné Joe Biden.

Antony Blinken a estimé dans un communiqué que la demande du procureur
"pourrait compromettre"
les pourparlers sur un cessez-le-feu à Gaza.

Par ailleurs, la CPI n'a
"pas de juridiction"
sur Israël, a-t-il rappelé.

Ni Israël ni les États-Unis ne sont membres de la CPI.


"Génocide"


Au huitième mois de la guerre dans la Bande de Gaza, le procureur de la CPI a demandé des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien et son ministre de la Défense ainsi que trois dirigeants du Hamas pour crimes contre l'humanité présumés.


Karim Khan a déclaré avoir réclamé des mandats contre Benyamin Netanyahu et Yoav Gallant pour des crimes tels que
"le fait d'affamer délibérément des civils", "homicide intentionnel"
et
"extermination et/ou meurtre".

La CPI est une juridiction permanente chargée de poursuivre et juger des individus accusés de génocide, de crime contre l'humanité et de crime de guerre. Fondée en 2002, cette institution qui compte aujourd'hui 124 États membres n'a prononcé depuis sa création qu'une poignée de condamnations. La CIJ, elle, est l'organe judiciaire principal des Nations unies et juge des différends entre États.


Elle a été saisie par l'Afrique du Sud, qui accuse Israël de
"génocide"
dans la conduite de son offensive militaire à Gaza. La CPI et la CIJ siègent à La Haye (Pays-Bas).

Depuis le 7 octobre dernier, Israël mène une guerre contre Gaza, faisant environ 115 000 morts et blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, et environ 10 000 disparus dans un contexte de destruction massive et de famine qui a coûté la vie à des enfants et à des personnes âgées.

Israël poursuit la guerre malgré la publication d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU visant à mettre fin immédiatement aux combats, et malgré le fait que la Cour internationale de Justice ait exigé des mesures immédiates pour prévenir les actes de génocide et améliorer la situation humanitaire à Gaza.


La fermeture des points de passage de la Bande de Gaza a exacerbé les souffrances de sa population, qui compte environ 2,3 millions de Palestiniens, dont environ 2 millions ont été contraints de fuir la guerre israélienne dans des conditions catastrophiques, en plus d'une grave pénurie d'eau, de nourriture et de médicaments.


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