Le sénateur américain Bernie Sanders a dénoncé, lundi, la proposition du président Donald Trump de "nettoyer" Gaza en relocalisant des millions de Palestiniens, la qualifiant de "nettoyage ethnique" et de crime de guerre, exhortant tous les Américains à la condamner.
"Il y a un nom pour cela - le nettoyage ethnique - et c'est un crime de guerre. Cette idée scandaleuse devrait être condamnée par tous les Américains", a écrit Sanders sur X, en réponse aux déclarations controversées de Donald Trump.
Décrivant Gaza comme un "site de démolition", M. Trump a appelé, samedi, à "nettoyer" l'enclave sinistrée et à réinstaller les Palestiniens en Jordanie et en Égypte.
"Je préférerais collaborer avec certaines nations arabes et construire des logements dans un endroit différent où ils pourraient peut-être vivre en paix, pour changer", a déclaré Donald Trump à des journalistes à bord d'Air Force One. Et d'ajouter:
Il s'agit probablement d'un million et demi de personnes, et nous pouvons simplement nettoyer tout cela et dire: 'Voilà, c'est fini'.
Royaume-Uni
"Les civils palestiniens devraient pouvoir retourner chez eux et reconstruire leurs maisons et leurs vies", a déclaré la porte-parole du premier ministre britannique, Keir Starmer, lors d'un point de presse, désavouant ainsi la proposition de Donald Trump.
"Comme l'a dit le ministre des Affaires étrangères, pour les habitants de Gaza, dont beaucoup ont perdu la vie, leur maison ou des êtres chers, les 14 derniers mois de conflit ont été un véritable cauchemar. C'est pourquoi le Royaume-Uni ne cesse de faire pression pour un règlement du conflit à Gaza", a-t-elle ajouté.
Allemagne
Lors d'un point de presse tenu à Berlin, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Christian Wagner, a déclaré que l'Allemagne maintenait son engagement à l'égard du consensus international concernant le statut de Gaza.
"L'UE, nos partenaires arabes et les Nations unies partagent une position commune très claire: la population palestinienne ne peut être expulsée de Gaza, et Gaza ne doit pas être occupée ou recolonisée par Israël de manière permanente", a-t-il déclaré.
Wagner a ajouté que le G7, qui regroupe les plus grandes puissances économiques du monde et dont font partie les États-Unis, a toujours soutenu cette position dans de multiples déclarations conjointes.
Les expulsions hors de la Bande de Gaza et l'établissement de nouvelles colonies ne sont pas possibles.
"C'est également un point que nous avons précisé lors de la réunion des ministres des affaires étrangères du G7 tenue à Tokyo en 2023. À cet égard, je pense que notre position est plus que claire", a-t-il déclaré.
Wagner a souligné que l'idée de Trump avait déjà été rejetée par les pays de la région, et a insisté sur le fait que l'attention internationale ne devait pas détourner les efforts en cours en vue d'un cessez-le-feu durable dans la région.
"Vous avez probablement aussi pris note des déclarations des ministres des affaires étrangères de l'Égypte et de la Jordanie. À cet égard, je voudrais souligner que pour nous, ce qui est crucial à l'heure actuelle, c'est la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu", a déclaré Wagner aux journalistes.
Donald Trump a fait sa proposition controversée samedi, suggérant qu'il était temps de "nettoyer" la bande de Gaza assiégée et de relocaliser les Palestiniens en Jordanie et en Égypte.
La présidence palestinienne a rejeté, lundi, les plans visant à créer une "patrie alternative" pour les Palestiniens.
"Personne ne peut forcer les Palestiniens à quitter leur patrie", a déclaré le porte-parole de la présidence, Nabil Abu Rudeineh, dans un communiqué, appelant l'administration américaine à "soutenir les solutions qui conduisent à une paix durable et à la stabilité pour la région et le monde".
La proposition de Trump intervient une semaine après l'entrée en vigueur, le 19 janvier, d'un accord de cessez-le-feu dans la Bande de Gaza, suspendant la guerre génocidaire qu'Israël mène depuis le 7 octobre 2023 et qui a tué plus de 47 300 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d'enfants, et en a blessé plus de 111 400 autres.
Les attaques israéliennes ont fait plus de 11 000 disparus, causé des destructions massives, et provoqué l'une des pires catastrophes humanitaires au monde.
À lire également: