Profondément attristé de voir ses enfants souffrir de la faim, Abu Nasser n'a pas trouvé de solution rapide pour les nourrir, dans un contexte de blocus et de guerres israéliennes qui exacerbent les souffrances de la population.
Il passe devant les vendeurs qui exposent leurs légumes -dont certains semblent moisis- en regardant à gauche et à droite, dans l'espoir de trouver quelque chose qui pourrait l'aider à nourrir ses enfants affamés.
Le père, dont le visage est marqué par la fatigue, cherche du maïs et de l'orge séchés, qui sont considérés comme du fourrage pour les animaux à Gaza.
L'un des vendeurs a étalé un sac de pommes de terre présentant des signes de pourriture. Abu Nasser et les passants se précipitent vers lui, dans l'espoir d'acheter quelque chose qui leur permettrait de subvenir à leurs besoins essentiels. De plus, il a expliqué:
Depuis tôt le matin, je suis à la recherche de nourriture, de maïs et d'orge pour nourrir mes enfants affamés.
Une trêve humanitaire temporaire d'une semaine entre le Hamas et Israël, sous la médiation du Qatar, de l'Égypte et des États-Unis, a pris fin le 1er décembre 2023.
Abu Nasser explique avoir eu recours à la consommation de Khubbayza (malva), une sorte d'herbe verte sauvage, mais l'afflux de personnes sur les terres agricoles l'a rendu indisponible.
Les enfants souffrent de la rougeole et de l'hépatite, tandis que les adultes luttent contre le diabète et l'hypertension.
Rawiya Rizq explique que le fourrage est rare et cher, le prix de trois kilos allant de 60 à 80 shekels (soit de 219 à 292 dollars).
Israël a lancé une offensive meurtrière sur la bande de Gaza à la suite d'une attaque du Hamas le 7 octobre. Les bombardements israéliens qui ont suivi ont fait plus de 29 000 morts et plus de 69 000 blessés, avec des destructions massives et des pénuries de produits de première nécessité.
La guerre israélienne contre Gaza a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans un contexte de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations Unies.