Algérie: un bilan lourd dans la lutte contre le trafic de drogue

11:4814/04/2023, vendredi
MAJ: 14/04/2023, vendredi
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Le ministre algérien de l'Intérieur, Brahim Merad. Crédit Photo: AA
Le ministre algérien de l'Intérieur, Brahim Merad. Crédit Photo: AA

Le ministre algérien de l'Intérieur, Brahim Merad a affirmé, ce jeudi à Alger, que "l'Algérie est visée à travers les drogues et fait face à une guerre menée par son voisin de l'ouest".

S'exprimant lors d'une plénière à l'Assemblée nationale populaire (APN) consacrée aux questions orales, il a insisté, dans ce sens, sur la nécessité
"d'affronter cette guerre avec tous les moyens, à travers l'association de tous les secteurs et organes spécialisés ainsi que la société civile".

Selon Brahim Merad, les efforts des services de la Sûreté nationale algérienne
"ont donné lieu à l'élucidation de 32 742 affaires durant le premier trimestre de l'année en cours impliquant 37 352 individus. Ces affaires se sont soldées par la saisie de 2,5 tonnes de cannabis et 17 kg de cocaïne et près d'un kg d'héroïne ainsi que 3,5 millions de comprimés psychotropes",
a-t-il déclaré.

Les mêmes services, a-t-il ajouté, ont élucidé en 2022, un total de 85 538 affaires relatives aux crimes liés à la drogue impliquant 97 863 individus dont la majorité des jeunes, donnant lieu à la saisie de 5 tonnes de cannabis, 22 kg de cocaïne, 8,5 kg d'héroïne et plus de 7 millions de différents comprimés psychotropes.


Pour le ministre, ce bilan
"lourd et grandissant"
atteste des efforts consentis par la Sûreté nationale en coordination avec les services de l'Intérieur et les différents corps sécuritaires dans la lutte contre les différentes formes de criminalité liées à la drogue.

Il se veut également une preuve de la disponibilité et la vigilance des institutions de l'Etat dans la lutte contre ce fléau.

S'agissant des mesures prises dans ce cadre, le ministre a affirmé que ses services en coordination avec les différents secteurs concernés
"ont élaboré une stratégie nationale globale et équilibrée, visant essentiellement à endiguer l'écoulement de stupéfiants, tout en œuvrant à la réduction de la demande avec la garantie d'une prise en charge efficace des toxicomanes en matière de traitement et d'insertion sociale, sous la supervision d'un groupe de travail spécialisé dans la prévention contre ce phénomène, dont les résultats ont été examinés au niveau de l'APN".

Il a précisé, dans la foulée, que les différents services de sécurité œuvrent à
"l'élaboration et à la mise en œuvre de plans d'action en impliquant leurs unités opérationnelles dans la lutte contre le trafic de drogues et de psychotropes et en adoptant une politique préventive basée sur la sensibilisation aux risques de ce phénomène".

Dans le même contexte, il a rappelé
"la mise en place d'une stratégie nationale de prévention contre les bandes de quartiers, s'étalant entre 2023 et 2026 sous la supervision d'une commission nationale qui constitue un élément essentiel dans la lutte".

Elle vise l'adoption de mécanismes de vigilance et d'alerte et de détection précoce, l'information, la sensibilisation et la garantie d'une couverture sécuritaire.

Invité jeudi matin de la chaîne 3 de la radio publique algérienne, le président de la fondation nationale pour la promotion de la santé (Forem), Mustapha Khiati a alerté, lui aussi, contre la gravité de la situation liée à la propagation des drogues et des psychotropes dans le pays. Selon lui, le récent amendement de la loi de 2004 concernant la lutte contre le trafic de drogue
"a apporté une réparation de l’insuffisance de la législation algérienne qui souffrait de l'absence de mesures coercitives contre les dealers".

"C’est une chose positive qui promet de changer quelque chose dans le futur, sachant qu’on est passé de 10 mille affaires au début des années 2000 à plus de 100 mille affaires"
, a-t-il estimé, soulignant que
"la sécurité du pays est menacée par ces trafiquants"
. La loi de 2004 ne distinguait pas, a-t-il dit, entre les types de drogues. il a souligné:
"Avec le durcissement des peines qui vont de 15 à 20 ans et allant jusqu’à la perpétuité, l'Etat montre aujourd’hui qu’il ne veut plus négocier avec ces trafiquants."

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