Alex Saab, intermédiaire de Caracas libéré par les USA, dit avoir été torturé

17:1729/12/2023, vendredi
MAJ: 29/12/2023, vendredi
AFP
L'homme d'affaires colombien, Alex Saab.
Crédit Photo : FEDERICO PARRA / AFP
L'homme d'affaires colombien, Alex Saab.

Alex Saab, intermédiaire clé du pouvoir vénézuélien libéré début décembre dans un échange de prisonniers, a déclaré avoir été torturé pendant sa détention pendant trois ans au Cap-Vert, puis dans une moindre mesure aux États-Unis. 

"La deuxième nuit - au Cap-Vert - la tragédie a commencé: des coups, j'ai eu presque tout le corps meurtri, ils m'ont incisé les bras (...) ils m'ont versé de l'alcool, de l'eau, ils m'ont mis la lampe dans le visage"
, a déclaré Alex Saab dans un podcast réalisé avec le président vénézuélien Nicolas Maduro et diffusé jeudi. 

"J'ai perdu trois dents (...) ils m'ont frappé très fort",
a poursuivi M. Saab, arrêté en juin 2020 lors d'une escale technique au Cap-Vert et extradé en octobre 2021 vers les États-Unis qui l'accusaient de blanchiment d'argent.

Âgé de 52 ans, l'homme d'origine libanaise, décrit comme une cheville ouvrière des transactions financières du Venezuela à l'étranger, est accusé par la justice américaine d'avoir mis en place un système de détournement d'aide alimentaire au profit de M. Maduro et de son gouvernement. 

Alex Saab, à qui Caracas avait octroyé la nationalité vénézuélienne et un passeport diplomatique, a été libéré le 20 décembre contre 10 Américains et 18 Vénézuéliens emprisonnés au Venezuela à l'issue d'une négociation secrète au Qatar. Il a été accueilli en grande pompe au Venezuela où les autorités le présentent comme un
"héros". 

M. Saab a déclaré avoir été
"torturé"
parce qu'il refusait de donner des informations sur les itinéraires des navires apportant des médicaments et de la nourriture au Venezuela. 


Il assure avoir été interrogé et soumis à ces mauvais traitements pour
"faire tomber"
le gouvernement Maduro. 

Les tortures ont pris fin en octobre 2020 après une visite d'un groupe de défense des droits de l'homme, a-t-il précisé. 


Il n'a pas donné de détails sur sa détention aux États-Unis après son extradition, mais a indiqué que deux jours avant sa libération, il avait été enfermé dans une cellule vitrée de
"3mx3m"
, sans eau ni nourriture. 

Il devait dormir sur
"une civière"
avec une température
"terrible"
.
"Je crois qu'il faisait -10 degrés, on grelottait, avec une lampe braquée sur votre visage"
, a-t-il dit. 

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