Ancienne grande mosquée de Porto-Novo: Un vestige afro-brésilien toujours imposant 

La rédaction
17:1225/09/2023, Pazartesi
Yeni Şafak

D’inspiration afro-brésilienne, le plan de la première mosquée centrale de Porto-Novo, la capitale du Bénin, a été l’œuvre des esclaves affranchis. Les descendants des Portugais, colonisateurs du Brésil, ont influencé l’architecture du lieu de prière musulmane au point où la mosquée reste comparable à une église catholique.

À première vue, seule la croix manquait à l’appel sinon on se croirait face à un temple de l’église catholique. Les minarets sont très difficiles à être perceptibles. Pourtant c’est une mosquée, anciennement la plus grande de la ville de Porto-Novo.


L’histoire nous enseigne que de toutes les capitales de la traite négrière sur la côte du Golfe de Guinée, Porto-Novo était la plus influencée par l’Islam dont l’essor est associé à celui du commerce. Pour preuve, cette mosquée centrale a été érigée devant le marché.

En effet bien que fondamentalement animiste, la population a été en contact avec l’Islam bien avant le XIXe siècle par le biais des marchands islamisés d’origine haaoussa et yoruba venus du Nigéria voisin. Aussi son implantation comme nouvelle religion vers le milieu de ce siècle au sein de la population, grâce à l’importance grandissante de ces communautés, se fera-t-elle avec moins de heurts et de frictions avec les prêtres animistes qu’à l’heure du christianisme.


Avant l’établissement du projet définitif, une délégation fut envoyée à Lagos pour visiter la principale mosquée de cette ville. Ainsi, comme celui de Lagos.


Le nouvel édifice porte la marque de l’architecture brésilienne en particulier de celle des églises de San Salvador de Bahia.
La palette de couleurs jaune vif, marron, vert et bleu rappelle évidemment l'architecture historique de Bahia, avait démontré le chercheur béninois, Rachad Sanoussi.

Depuis le XXe siècle, ce vestige afro-brésilien s’impose et résiste de nos jours aux intempéries. C’est un patrimoine culturel dont le Bénin peut toujours s’enorgueillir.


Romuald Vissoh


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