La Guinée annonce trois jours de deuil suite à la mort tragique de 56 personnes dans une bousculade lors d'un match de football en hommage au chef de l'État, Mamadi Doumbouya, le 1er décembre 2024.
La Guinée a décrété lundi trois jours de deuil national après la mort d'au moins 56 supporters dans un mouvement de foule survenu lors d'un match de football dédié au chef de l'Etat. L'opposition accuse le gouvernement d’être "directement responsable" de cette tragédie.
"Pour montrer que c'est la solidarité nationale, (que) c'est la nation qui est en deuil aujourd'hui, à partir de demain (mardi) trois jours de deuil national seront proclamés (...) le drapeau national sera mis en berne",
a déclaré le Premier ministre Amadou Oury Bah, dépêché à N'Zérékoré par le général Mamadi Doumbouya.
Le drame, initialement présenté comme des heurts entre supporters, a été déclenché par l'expulsion de joueurs et un penalty accordé contre l'équipe de Labé, en finale d’un tournoi doté d’un trophée à l’effigie du général Doumbouya, ont rapporté des témoins. Des supporters ont envahi le terrain.
Les officiels présents, dont deux ministres, ont été empêchés de quitter les lieux, ce qui a entraîné des jets de pierres et des tirs de gaz lacrymogènes par les forces de sécurité.
"La panique s'est rapidement installée, entraînant un mouvement de foule incontrôlable. Dans la bousculade, des personnes ont été piétinées ou blessées en tentant de fuir",
a raconté un témoin sous couvert d'anonymat.
Le stade vétuste de N'Zérékoré, situé à 900 km de Conakry, était bondé, selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. Ces images montrent des scènes de confusion, des spectateurs escaladant les murs pour fuir ou s’effondrant au sol.
"Les manifestations de mécontentement vis-à-vis des décisions arbitrales ont entraîné des jets de pierres de la part des supporters, provoquant des bousculades mortelles",
a déclaré le gouvernement dans un communiqué.
Les services hospitaliers font état d’un bilan provisoire de 56 morts et de nombreux blessés.
Le général Doumbouya a annoncé la formation d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur ce drame et situer les responsabilités. Il a également appelé
"au calme et à la sérénité".
L’opposition accuse la junte d'une
"instrumentalisation cynique du sport".
Le Front national de défense de la Constitution tient Mamadi Doumbouya et son gouvernement pour
"directement responsables de cette catastrophe".
Ce drame rappelle les violences de 2009, lorsque la répression d’un rassemblement d’opposition dans un stade de Conakry avait fait 156 morts, selon l'ONU.
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