Changement climatique: 30 % de la population mondiale confrontée à des nuits de plus en plus chaudes

17:148/08/2024, jeudi
AFP
Des personnes se rafraîchissent à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 28 juillet 2024, alors qu'une vague de chaleur touche le sud du pays.
Crédit Photo : PHILIPPE LOPEZ / AFP
Des personnes se rafraîchissent à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 28 juillet 2024, alors qu'une vague de chaleur touche le sud du pays.

En raison du changement climatique, 30 % de la population mondiale connaît une hausse inquiétante des températures nocturnes, dépassant les 25°C, selon une étude de Climate Central.

Le changement climatique réchauffe les températures de la planète le jour, mais aussi la nuit. Selon une analyse scientifique parue jeudi, le nombre de nuits dépassant 25°C a déjà considérablement augmenté pour environ un tiers de la population mondiale, ce qui n'est pas sans conséquences pour la santé.


L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de maintenir la température ambiante à 24°C ou en dessous pendant la nuit. Une limite au-delà de laquelle le sommeil devient inconfortable et peut avoir un impact sur la santé des personnes vulnérables (bébés, personnes âgées ou souffrant de maladies chroniques).

L'étude menée par Climate Central, un groupe indépendant de scientifiques et de spécialistes de la communication sur le climat, a comparé la moyenne annuelle des nuits chaudes entre 2014 et 2023 avec un monde hypothétique sans changement climatique d'origine humaine.


Cette étude se base sur une méthodologie évaluée par des pairs et utilise des modèles intégrant des données historiques, bien que celles-ci soient parfois hétérogènes ou incomplètes dans certains pays. Les chercheurs ont donc opté pour un scénario alternatif où seule la quantité de carbone dans l'atmosphère a changé.


L'étude conclut qu'au cours des dix dernières années, environ 2,4 milliards de personnes ont connu au moins deux semaines supplémentaires de nuits avec des températures supérieures à 25°C par rapport à un monde sans changement climatique.

Trinité-et-Tobago, dans les Caraïbes, a connu l'augmentation moyenne la plus importante de tous les pays, avec 47 nuits supplémentaires par an au-dessus de 25°C. La ville indienne de Bombay a subi deux mois supplémentaires de nuits chaudes.


"Les températures nocturnes plus élevées, en particulier pendant les périodes chaudes de l'année, peuvent nuire au sommeil et réduire la récupération physique après des journées chaudes, ce qui peut avoir des répercussions en cascade sur la santé"
, a commenté Nick Obradovich, scientifique en chef au Laureate Institute for Brain Research, basé aux États-Unis.

Le seuil de 25°C
"n'est pas une valeur absolue en dessous de laquelle la santé est bonne et au-dessus de laquelle elle se détériore"
, mais entraîne des conséquences variables selon les individus, surtout si la chaleur est combinée à l'humidité, créant parfois des conditions potentiellement mortelles, ajoute ce scientifique qui n'a pas participé à l'étude.

Plusieurs recherches ont montré que des températures nocturnes supérieures à 25°C détériorent la qualité et la durée du sommeil, qui est vital pour le bon fonctionnement humain. Elles augmentent aussi les risques d'accident vasculaire cérébral, de troubles cardiovasculaires et de mortalité, notamment chez les personnes âgées et celles à faible revenu.


A lire également:






#Climat
#changement climatique
#nuits chaudes
#température nocturne
#santé
#Climate Central
#OMS
#Nick Obradovich