Un ancien ministre israélien déclare que son pays est "acculé sur la scène internationale" à cause de Gaza

11:0630/03/2024, samedi
MAJ: 30/03/2024, samedi
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Des Palestiniens passent devant des bâtiments endommagés et détruits dans le camp de réfugiés palestiniens de Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza, le 29 mars 2024.
Crédit Photo : AFP /
Des Palestiniens passent devant des bâtiments endommagés et détruits dans le camp de réfugiés palestiniens de Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza, le 29 mars 2024.

L'ancien ministre israélien de la Justice, Gideon Saar, a critiqué la gestion du conflit de Gaza par son pays depuis le 7 octobre, déclarant qu'Israël est "acculé sur la scène internationale", peut-on lire dans un article publié par le Jerusalem Post.

"Il est clair que le monde veut qu'Israël mette fin à la guerre. Il est clair que l'administration américaine, pour toutes sortes de raisons, veut que la guerre prenne fin. Israël se retrouve donc seul face à tout le monde"
, a rapporté le quotidien israélien, vendredi, citant Saar, qui a démissionné du gouvernement la semaine dernière, après que le Premier ministre Benyamin Netanyahu a refusé de l'inclure dans le Cabinet de guerre.

Critiquant la position de son pays à l'égard de Gaza, Saar a souligné:
"Nous sommes acculés dans toutes les directions. Nous sommes enlisés dans la Bande de Gaza. Nous sommes bloqués à la frontière libanaise. Nous sommes acculés avec la question des prisonniers, et nous sommes acculés sur la scène internationale."

L'ancien ministre sans portefeuille du gouvernement d'urgence formé par Netanyahu au lendemain de l'attaque du 7 octobre 2023, a préconisé la
"reddition"
de l'aile militaire du Hamas et du Jihad islamique palestinien, proposant leur
"exil"
de Gaza vers d'autres pays.

Affirmant qu'une telle action pourrait faciliter un échange de prisonniers entre Israël et le Hamas, il a présenté cette idée comme
"une proposition israélienne de cessez-le-feu".

Israël mène une offensive militaire meurtrière contre la Bande de Gaza depuis l'attaque transfrontalière menée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien, Hamas, au cours de laquelle quelque 1 200 Israéliens auraient été tués, selon les autorités de Tel-Aviv.


Depuis lors, 32 623 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués à Gaza et quelque 75 092 autres ont été blessés, selon le dernier bilan communiqué par les autorités sanitaires palestiniennes.


La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans le cadre d'un blocus paralysant visant la plupart des denrées alimentaires, l'eau potable et les médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.

Israël est poursuivi devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour crime de génocide. Dans une ordonnance rendue en janvier, la CIJ a enjoint Tel Aviv de mettre un terme à ses agissements à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.


Dans une seconde ordonnance indiquant des mesures conservatoires additionnelles, rendue jeudi, la CIJ a exhorté Israël à prendre
"sans délai"
des mesures pour assurer
"l'acheminement sans entrave"
de l'aide humanitaire, notamment de la nourriture, de l'eau, du carburant et des fournitures médicales.

La Cour internationale de justice a déclaré que
"les Palestiniens de Gaza ne sont plus seulement confrontés à un risque de famine [...] mais que la famine est bel et bien là."

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