Tensions au Parlement espagnol autour de l'utilisation des langues régionales

17:3719/09/2023, mardi
AFP
Crédit photo: FERNANDO ALVARADO / POOL / AFP
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L'utilisation pour la première fois au Parlement espagnol du catalan, du basque et du galicien a provoqué des tensions mardi, l'extrême droite dénonçant une nouvelle concession du gouvernement Sánchez aux indépendantistes catalans. 

En signe de protestation, les députés de la formation ultranationaliste Vox ont quitté l'hémicycle durant l'intervention en galicien d'un député du parti socialiste de Pedro Sánchez et rendu les écouteurs leur permettant de suivre la traduction simultanée en castillan (espagnol).


"Nous ne voulons pas être complices de cette rupture de notre coexistence"
, a déclaré, dans les couloirs du Parlement, Maria José Millan, présidente du groupe parlementaire Vox, formation farouchement anti- indépendantiste et opposée à l'organisation très décentralisée de l'Espagne.

Publication X de la présidente du groupe parlementaire Vox, Maria José Millan.

"Nous n'utiliserons pas des traducteurs pour communiquer avec des gens (des villes espagnoles) de Salamanque, Barcelone ou Vigo"
, a-t-elle ajouté dans un message publié sur X (ex-Twitter).

Principale formation de droite, le Parti Populaire (PP) a lui exigé dès le début de la séance que ces langues ne puissent pas être utilisées avant que le changement de règlement du Parlement ne soit formellement approuvé jeudi. 


L'utilisation en séance plénière au sein du Parlement espagnol du catalan, du basque et du galicien est une revendication de longue date des partis nationalistes de ces régions. Mais elle a été obtenue mi-août par le parti indépendantiste catalan de Carles Puigdemont en échange de son soutien crucial à l'élection à la présidence du Parlement espagnol de la candidate de Pedro Sánchez.

"Historique"


"C'est un jour historique (...) enfin, les droits des personnes parlant catalan vont être respectés ici"
, a salué en catalan Míriam Nogueras, présidente du groupe parlementaire de la formation de Puigdemont, Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne).

Catalan, basque et galicien ont un statut de langue co-officielle en Espagne où le castillan (l'espagnol) est en revanche la seule langue officielle dans l'ensemble du pays. 

Cela signifie qu'elles sont, aux côtés du castillan, langue officielle en Catalogne (nord-est), au Pays basque (nord) et en Galice (nord-ouest), où elles sont enseignées à l'école et utilisées dans l'administration et au sein du parlement régional.


Le parti de l'ancien président régional catalan, qui a fui en Belgique pour échapper aux poursuites judiciaires, a également exigé du gouvernement qu'il demande la reconnaissance du catalan, du basque et du galicien comme langues officielles de l'UE.


Cette demande a été débattue mardi par les ministres européens des Affaires européennes, qui ont soulevé des objections et réclamé plus de temps pour se prononcer.


Les voix des députés du parti de Carles Puigdemont seront indispensables à Sánchez s'il veut pouvoir être reconduit au pouvoir dans les prochaines semaines. Puigdemont a notamment demandé en échange l'amnistie des indépendantistes poursuivis par la justice pour la tentative de sécession de 2017.



Les élections législatives du 23 juillet n'ont pas permis de dégager de majorité claire. 

Arrivé en tête, le leader du PP, Alberto Núñez Feijóo, a été chargé par le roi Felipe VI de présenter sa candidature au poste de Premier ministre la semaine prochaine devant le Parlement mais il n'a a priori aucune chance d'y parvenir.


Sánchez, arrivé deuxième du scrutin mais plus en mesure de rassembler une majorité grâce à l'appui des partis régionalistes, aura ensuite deux mois pour présenter à son tour sa candidature. S'il ne parvient pas à être investi par le Parlement, de nouvelles élections devront être convoquées.


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