L'utilisation pour la première fois au Parlement espagnol du catalan, du basque et du galicien a provoqué des tensions mardi, l'extrême droite dénonçant une nouvelle concession du gouvernement Sánchez aux indépendantistes catalans.
En signe de protestation, les députés de la formation ultranationaliste Vox ont quitté l'hémicycle durant l'intervention en galicien d'un député du parti socialiste de Pedro Sánchez et rendu les écouteurs leur permettant de suivre la traduction simultanée en castillan (espagnol).
Principale formation de droite, le Parti Populaire (PP) a lui exigé dès le début de la séance que ces langues ne puissent pas être utilisées avant que le changement de règlement du Parlement ne soit formellement approuvé jeudi.
"Historique"
Cela signifie qu'elles sont, aux côtés du castillan, langue officielle en Catalogne (nord-est), au Pays basque (nord) et en Galice (nord-ouest), où elles sont enseignées à l'école et utilisées dans l'administration et au sein du parlement régional.
Le parti de l'ancien président régional catalan, qui a fui en Belgique pour échapper aux poursuites judiciaires, a également exigé du gouvernement qu'il demande la reconnaissance du catalan, du basque et du galicien comme langues officielles de l'UE.
Cette demande a été débattue mardi par les ministres européens des Affaires européennes, qui ont soulevé des objections et réclamé plus de temps pour se prononcer.
Les voix des députés du parti de Carles Puigdemont seront indispensables à Sánchez s'il veut pouvoir être reconduit au pouvoir dans les prochaines semaines. Puigdemont a notamment demandé en échange l'amnistie des indépendantistes poursuivis par la justice pour la tentative de sécession de 2017.
Arrivé en tête, le leader du PP, Alberto Núñez Feijóo, a été chargé par le roi Felipe VI de présenter sa candidature au poste de Premier ministre la semaine prochaine devant le Parlement mais il n'a a priori aucune chance d'y parvenir.
Sánchez, arrivé deuxième du scrutin mais plus en mesure de rassembler une majorité grâce à l'appui des partis régionalistes, aura ensuite deux mois pour présenter à son tour sa candidature. S'il ne parvient pas à être investi par le Parlement, de nouvelles élections devront être convoquées.