Les autorités sénégalaises ont déployé vendredi des forces armées dans Dakar, au lendemain d'un déchaînement de violence qui a fait neuf morts après la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko, candidat à la présidentielle de 2024 plus que jamais menacé d'inéligibilité.
Des hommes portant treillis et fusils de guerre ont été positionnés en différents points de Dakar, capitale habituellement grouillante aux rues à présent désertées et à l'activité quasiment paralysée, ont constaté les journalistes de l'AFP.
L'AFP n'a pu identifier dans un premier temps leur corps d'appartenance.
Dans la crainte des saccages, les magasins sont restés fermés le long de rues entières portant encore les traces des violences de la veille. L'université en particulier a été le théâtre d'affrontements prolongés et d'importantes destructions.
Des étudiants ont rapporté avoir reçu la consigne de quitter le campus et cherché à grand-peine à rassembler leurs affaires avant de trouver un moyen de transport pour les emmener ailleurs.
De très nombreux Dakarois ont décidé de ne pas se déplacer par peur pour leur sécurité ou faute de pouvoir trouver un moyen de transport.
Plusieurs quartiers de Dakar, la Casamance (sud) et différentes villes ont été en proie jeudi à une nouvelle flambée causée par la situation de l'opposant Ousmane Sonko, le plus farouche adversaire du président Macky Sall, engagé depuis deux ans dans un bras de fer acharné avec le pouvoir pour sa survie judiciaire et politique.
Avant les événements de jeudi, une vingtaine de civils avaient été tués depuis 2021 dans des troubles largement liés à la situation de M. Sonko. Le pouvoir et le camp de M. Sonko s'en rejettent mutuellement la faute.
Populaire chez les jeunes
Le Sénégal a connu jeudi des affrontements entre jeunes et forces de sécurité, des saccages de magasins et d'équipements publics et un envahissement de l'autoroute entre Dakar et l'aéroport international.
La cour l'a en revanche acquitté des charges de viols et menaces de mort contre cette employée d'un salon de beauté où il allait se faire masser entre 2020 et 2021, charges pour lesquelles il était jugé.
Ce dernier n'a cessé de nier les accusations en criant à la machination du pouvoir pour l'écarter de la présidentielle.
Un autre facteur de tension est le flou entretenu par le président Sall sur son intention de briguer ou non un troisième mandat en 2024.