La chambre criminelle du tribunal de Dakar l’a acquitté des délits de viol et menaces de mort pour lesquels il était également poursuivi.
Dans son réquisitoire lors de l’audience du 24 mai, le procureur avait requis lors de l’audience une peine d’emprisonnement de 10 ans ou, à défaut, une requalification des faits en "corruption de la jeunesse" pour une peine ferme de 5 ans de prison.
Une condamnation qui porte un sacré coup à la carrière politique du leader de Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef). Sa candidature à la présidentielle de 2024 déjà menacée par le verdict rendu à son encontre le 8 mai pour diffamation contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang est a priori comprise avec cette condamnation.
Nous allons nous battre contre cette volonté affichée depuis longtemps de disqualifier Ousmane Sonko pour la présidentielle de 2024.
La sentence a été prononcée sans le principal concerné absent de la salle comme il l’avait été lors de l’ouverture de l’audience. Ce qui, selon des observateurs, le prive en tant que contumax, de la possibilité d’interjeter appel.
Dans l’attente du verdict, le pays était au ralenti jeudi matin. Les établissements scolaires de la capitale et même l’université de Dakar ont décrété l’arrêt des cours jusqu’au 2 juin. Les commerces ont baissé rideau et plusieurs travailleurs sont restés chez eux.
Des tensions ayant éclaté ces derniers jours ont causé au moins trois morts, des actes de saccages et l’interpellation de plus de 100 personnes.
Se disant victime de séquestration depuis son retour forcé dimanche imposé par les Forces de sécurité, Sonko, privé de sortie et de visite avait appelé ses sympathisants à se mobiliser massivement.
Cette affaire de viol qui a cristallisé les attentions remonte à février 2021 suite à une plainte introduite par Adja Sarr, employée d'un salon de beauté accusant Sonko de viols répétitifs et menaces de mort.
L’arrestation du leader de Pastef en mars 2021 avait débouché sur de violents heurts ayant causé 14 morts dans le pays. Sonko avait été placé sous contrôle judiciaire après six jours passés à la section de recherche de la gendarmerie de Colobane à Dakar.