Automobile: Nissan et Honda ouvrent des négociations pour fusionner

15:2123/12/2024, Pazartesi
AFP
Makoto Uchida (G), président-directeur général du constructeur automobile japonais Nissan, et Toshihiro Mibe (D), directeur, président et représentant de l'exécutif du constructeur automobile Honda, participent à une conférence de presse à Tokyo le 1er août 2024.
Crédit Photo : Richard A. Brooks / AFP
Makoto Uchida (G), président-directeur général du constructeur automobile japonais Nissan, et Toshihiro Mibe (D), directeur, président et représentant de l'exécutif du constructeur automobile Honda, participent à une conférence de presse à Tokyo le 1er août 2024.

Le géant japonais de l'automobile Honda et son compatriote en difficulté Nissan ont décidé, lundi, d'engager des négociations en vue d'une fusion qui pourrait donner naissance, en 2026, au troisième constructeur mondial.

Leur objectif est de conjuguer leurs forces pour mieux négocier le virage stratégique vers l'électrique, un segment en pleine expansion dominé par l'américain Tesla et les groupes chinois, BYD en tête.


Un marché automobile sous pression


À l'instar du constructeur allemand Volkswagen, Honda et Nissan subissent une baisse significative de leurs ventes en Chine, le premier marché mondial, dont ils dépendent fortement.


Actuellement deuxième et troisième constructeurs japonais derrière Toyota, Honda et Nissan souhaitent conclure
"un accord définitif"
d'ici juin 2025, selon un protocole signé lundi. Ce projet prévoit leur regroupement sous une holding unique, qui serait introduite en Bourse en août 2026.

Cette fusion permettrait de partager les coûts élevés et les risques liés au développement de véhicules électriques, de logiciels et de batteries. Elle contribuerait également à sécuriser les chaînes d'approvisionnement et à accroître leur compétitivité grâce à des économies d'échelle.


Mitsubishi Motors, dont Nissan est le principal actionnaire, décidera d'ici
"fin janvier"
s'il souhaite rejoindre cette nouvelle entité, qui permettrait à chaque partenaire d'assembler ses véhicules dans les usines communes.

Ensemble, les trois constructeurs pourraient atteindre une production annuelle de huit millions de véhicules, se positionnant ainsi juste derrière Toyota et Volkswagen.

Nissan en quête de survie


Pour Nissan, ce rapprochement semble salvateur. Très endetté, le groupe a enregistré une perte nette inattendue au dernier trimestre, tandis que sa marge opérationnelle s'est presque entièrement évaporée.


Ses ventes ont chuté sur ses deux principaux marchés: aux États-Unis, en raison d'un manque d'hybrides rechargeables pour répondre à la demande croissante, et en Chine, face à la domination des marques locales dans le segment des véhicules 100% électriques.


Début novembre, Nissan a annoncé la suppression de 9 000 postes dans le monde et une réduction de ses capacités. Sa fragilité a attiré l'attention de Foxconn, géant taïwanais de l'électronique, qui aurait envisagé de prendre une participation majoritaire, selon des médias japonais. Cette situation aurait précipité les négociations avec Honda.

Miné par des
"luttes de pouvoir"
internes, Nissan
"s'est marginalisé"
et se trouve
"en mode panique, suppliant son ennemi de toujours"
, a raillé Carlos Ghosn, ancien PDG déchu de Nissan, actuellement réfugié au Liban.

Honda: un acteur stratégique


Honda, de son côté, cherche à utiliser cette fusion pour renforcer son positionnement sur les véhicules électriques, après l'échec d'un partenariat avec General Motors. Le constructeur vise 100% de véhicules électriques d'ici 2040.

Malgré des critiques sur la faisabilité de cette alliance, le patron de Honda, Toshihiro Mibe, estime que ce rapprochement est essentiel pour
"préparer l'avenir"
. Il conditionne cependant la fusion à la réussite par Nissan de son plan de réduction des coûts et de relance des ventes, notamment sur le marché américain.

Reflétant des situations financières inégales, Honda est valorisé en Bourse quatre fois plus que Nissan, bien que leurs volumes de ventes soient comparables. En conséquence, Honda devrait désigner les dirigeants clés de la future entité.

Une alliance complexe à venir


Cette fusion pourrait atténuer davantage les liens historiques entre Nissan et Renault. Bien que le constructeur français réduise progressivement sa participation au capital de Nissan, il détient encore 35%, lui conférant un rôle stratégique dans la gestion de cette transformation.


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