L'application TikTok accumule les polémiques dans le monde, de son interdiction pour les ados en Australie à sa mise au ban en Albanie en passant par les accusations d'espionnage aux Etats-Unis, sans compter l'enquête ouverte par l'Union européenne après des soupçons d'ingérence étrangère en Roumanie.
Suspendue en Albanie
L'application sera fermée en Albanie pendant au moins un an à partir du début de 2025, a annoncé samedi le Premier ministre albanais Edi Rama.
Campagne d'influence en Roumanie
Les autorités roumaines soupçonnent le candidat d'extrême droite Calin Georgescu, arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle en novembre à la surprise générale, d'avoir bénéficié d'une campagne de soutien illicite orchestrée par Moscou, notamment sur TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance.
En cas d'infractions avérées, la Commission peut, en vertu du règlement sur les services numériques (DSA), infliger au contrevenant des amendes pouvant atteindre jusqu'à 6% de son chiffre d'affaires annuel. En cas de violations graves et répétées, les plateformes peuvent même théoriquement se voir interdire toute activité en Europe.
Sur la sellette aux Etats-UnisAux Etats-Unis, une loi votée en avril oblige le propriétaire chinois de TikTok, ByteDance, à céder d'ici le 19 janvier ce réseau social - accusé de permettre aux autorités chinoises de collecter indûment des données sur des utilisateurs américains -, faute de quoi la plateforme sera interdite sur le territoire.
Pour préserver leurs données, le gouvernement fédéral américain, la Commission européenne ainsi que le parlement et gouvernement britanniques avaient déjà interdit en 2023 le téléchargement et l'utilisation de TikTok sur les appareils professionnels de leurs employés.
Interdite aux ados en Australie
Le réseau social, qui compte plus d'1 milliard d'utilisateurs actifs dans le monde, est particulièrement plébiscité par les jeunes, séduits par ses formats vidéos ultra-courts qui défilent en continu.
Mais ce succès fulgurant s'accompagne de critiques.
Ses détracteurs accusent TikTok de cantonner ses utilisateurs dans des silos de contenus, via un algorithme opaque, et de favoriser la diffusion de la désinformation et de contenus illégaux, violents ou obscènes, en particulier auprès des jeunes.
TikTok avait déjà été dans la tourmente au printemps dernier lorsque l'entreprise avait lancé en France et en Espagne une fonction de sa nouvelle application TikTok Lite, qui récompensait les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans, déclenchant l'ouverture d'une enquête par Bruxelles.
La Commission européenne avait alors estimé que le mécanisme posait "des risques graves pour la santé mentale des utilisateurs".
Le réseau social avait ainsi dû rétropédaler et annoncé le retrait définitif de ce programme de récompenses.
Menace pour l'ordre public ?
TikTok a été interdit à plusieurs reprises, de façon définitive ou temporaire, lors d'événements violents.
L'application a ainsi été suspendue temporairement par le gouvernement français en mai en Nouvelle-Calédonie lors d'émeutes meurtrières contre un projet de réforme électorale.
Le réseau social est par ailleurs interdit depuis 2020 en Inde, après des affrontements meurtriers à la frontière avec la Chine.
L'AFP, parmi plus d'une quinzaine d'organisations de fact-checking, est rémunérée par TikTok dans plusieurs pays pour vérifier des vidéos qui contiennent potentiellement de fausses informations.