Des heurts ont éclaté jeudi à Dakar et sa banlieue entre les Forces de défense et de sécurité (FDS) et des manifestants qui ont investi les rues suite à la condamnation à deux ans de prison ferme de l'opposant Ousmane Sonko, en début de journée, a constaté le correspondant d’Anadolu
À l’université Cheikh Anta Diop de Dakar des affrontements étaient en cours dans l'après-midi, entre étudiants usant des lance-pierres et FDS positionnés à la devanture de l’Université pour les empêcher de sortir dans la rue. La faculté de droit ainsi que le centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) ont fait l’objet d’actes de saccage.
Des pneus ont été brûlés dans plusieurs autres périphéries de la capitale, par des manifestants décidés à en découdre avec les FDS. A Ouakam, aux alentours de la cité Gorgui où réside Sonko, aux Allées du centenaire les mêmes scènes se répétaient.
Dans la banlieue, la mairie de Pikine Est ainsi que le poste des douanes de la localité ont été vandalisés par des manifestants ayant aussi allumé le feu à certains endroits de la localité en utilisant des pneus.
Le sud du pays, fief naturel de Sonko, n’a pas échappé aux manifestations. Des centaines de partisans ont investi les rues de Ziguinchor (commune dont Sonko est le maire) pour manifester leur désapprobation suite au verdict. Des heurts se poursuivaient, jeudi après-midi, dans la localité.
En réaction au verdict rendu par la chambre criminelle, le bureau politique national des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) a appelé ses militants à investir la rue.
Dans l’attente du verdict, le pays était au ralenti jeudi matin. Les établissements scolaires de la capitale et même l’université de Dakar ont décrété l’arrêt des cours jusqu’au 2 juin. Les commerces ont baissé rideau et plusieurs travailleurs sont restés chez eux.
Accusé de viol et de menace de mort suite à une plainte introduite en février 2021 par une employée d’un salon de beauté, Ousmane Sonko a été finalement condamné jeudi à deux ans de prison ferme pour le délit de corruption de la jeunesse, le tribunal ayant disqualifié les faits de viol et menace de mort.
Ainsi prononcé, le verdict écarte le leader des Pastef de la course à la présidentielle de février 2024.