Crédit Photo : Sia KAMBOU / AFP
Mélanie Céline Zeinab Bance, la cheffe ivoirienne qui vise le record du monde Guinness avec un marathon culinaire du 17 au 22 décembre 2024, cuisine devant un public venu l'encourager à l'Agora de Koumassi, une commune populaire d'Abidjan, le 22 décembre 2024.
Des milliers d'Abidjanais, agglutinés contre des barrières, se succèdent jour et nuit depuis mardi, les yeux rivés sur une vitre. En face, une cheffe ivoirienne cuisine en continu pour tenter de battre le record Guinness du plus long marathon culinaire individuel.
scandait encore la foule dimanche à l'agora de Koumassi, quartier de la capitale économique. Ici et sur les réseaux sociaux, l’engouement pour soutenir Zeinab Bancé est immense.
Depuis cinq jours, Yves Aristide Kouassi, 25 ans, est présent pour encourager sa
"Souvent, elle se sent un peu fatiguée, mais quand on commence à danser, son énergie remonte, elle commence à danser aussi",
raconte-t-il.
L'objectif pour la cheffe: 120 heures de cuisine en cinq jours, avec 5 minutes de pause par heure travaillée et 2 heures de sommeil par nuit, pour battre le record de l'Irlandais Alan Fisher, établi à 119 heures et 57 minutes sans interruption l'année dernière.
Je crois que je vais battre ce record-là et, même si ce n'est pas le cas, j’aurai réussi à rassembler toute une population.
Chaque jour, des personnalités publiques viennent la soutenir, parmi lesquelles des ministres, l'ancienne première dame et opposante Simone Ehivet Gbagbo, des artistes tels que Magic System, et même Emerse Faé, entraîneur de l’équipe nationale de football des Éléphants, vainqueurs de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en janvier dernier.
Derrière la vitre de sa cuisine éphémère, un espace fermé au public, Zeinab Bancé, les traits tirés et le regard fatigué, reste debout derrière des plats qui mijotent.
"Aujourd'hui, on est le cinquième jour, c'est ça ?",
s’interroge-t-elle.
Je suis très fatiguée parce que je n'ai pas dormi, mais ça va, je me sens bien.
Un médecin l’examine régulièrement.
"On va la pousser pour qu'elle puisse avoir la force",
affirme Fatim Kamagaté, 25 ans.
La cheffe du restaurant
à Abidjan avait prévu de préparer près de 300 recettes ivoiriennes: Kédjénou, sauce graine, sauce arachide et autres plats typiques.
Timide de nature, Zeinab Bancé
"aime les challenges", "se dépasser",
mais aussi
"être reconnue pour son travail",
dans une société où
"c’est un peu compliqué pour la femme d’avoir une place",
explique-t-elle.
Quand elle vide les marmites dans de grands saladiers, les plats, dont les ingrédients sont achetés par la cheffe ou offerts par des commerces locaux,
"vont dans les orphelinats, dans les hôpitaux, et le reste est distribué sur le site",
précise Franck Dosso, membre de son équipe chargé de la sécurité.
Des repas ont aussi été distribués à des personnes délogées après des opérations de démolition dans plusieurs quartiers d’Abidjan.
Proche de la fin du défi, prévue dimanche soir, Zeinab Bancé a décidé de le prolonger de quelques heures, jusqu’à lundi matin, afin d’anticiper un éventuel décompte des temps d’arrêt par le jury.
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