Il a aussi confirmé que les autorités avaient restreint l'accès aux réseaux sociaux, ce qui a été constaté par exemple pour Facebook, WhatsApp ou Twitter.
Il était accusé de viols et menaces de mort contre une employée d'un salon de beauté où il allait se faire masser entre 2020 et 2021. L'employée, Adji Sarr, avait moins de 21 ans au moment des faits qu'elle dénonce.
L'enjeu était autant pénal que politique. La décision paraît, au vu du code électoral, entraîner l'inéligibilité de M. Sonko.
Sans attendre une telle arrestation, les troubles redoutés avant le délibéré ont éclaté à Dakar et dans plusieurs villes.
L'université de Dakar a pris des airs de champ de bataille. Des groupes de jeunes ont affronté à coups de pierres les policiers ripostant avec des gaz lacrymogènes.
Plusieurs cars de la faculté de médecine, du département d'histoire et de la principale école de journalisme du pays ont été incendiés et des bureaux saccagés.
En dehors de ces foyers de violence, les rues de Dakar ont été désertées.
Des affrontements et des saccages de biens publics, de magasins et de stations essence ont été rapportés à Dakar et dans sa banlieue, mais aussi à Ziguinchor (sud), où plusieurs personnes ont été tuées, à Mbour et Kaolack (ouest) ou Saint-Louis (nord).
M. Sonko n'a cessé de nier les accusations en criant à la machination du pouvoir pour l'écarter de la présidentielle.
La patronne du salon de beauté Sweet Beauté, Ndèye Khady Ndiaye, a été également condamnée à deux ans de prison ferme pour incitation à la débauche, mais acquittée de complicité de viols.
L'éligibilité de M. Sonko est déjà compromise par une récente condamnation à six mois de prison avec sursis pour diffamation contre un ministre.
Depuis février 2021 que l'affaire de viols présumés défraie la chronique, M. Sonko est engagé dans un bras de fer avec le pouvoir pour sa survie judiciaire et politique.
Avant les évènements de cette semaine, une vingtaine de civils avaient été tués depuis 2021 dans des troubles largement liés à sa situation. Le pouvoir et le camp de M. Sonko s'en rejettent la faute.
Un autre facteur de tension est le flou entretenu par le président Macky Sall sur son intention de briguer ou non un troisième mandat.