La figure de la révolte grondant au Mozambique contre le parti historique au pouvoir a un nom, Venancio Mondlane. Même depuis l'étranger où il s'est réfugié, il entretient une proximité singulière avec ses partisans qui le désignent par son seul prénom.
Venancio, qui revendique 53% des voix dans son décompte parallèle des voix, a dynamité tous les codes politiques mozambicains, jusqu'à sa coupe afro soignée. 11 ans après ses débuts, le récent quinquagénaire a écumé la plupart des partis d'opposition.
Après une brouille au sein du Mouvement démocratique du Mozambique (MDM), l'ingénieur agronome de formation a rejoint en 2018 l'historique formation d'opposition, la Renamo. C'est en son nom qu'il a fait campagne l'an passé au scrutin municipal de la capitale Maputo, qu'il estimait déjà avoir remporté contrairement aux résultats officiels.
Faute d'avoir été désigné candidat à la présidentielle ensuite, il a choisi de représenter la Coalition pour une alliance démocratique (CAD). Puis l'inscription aux élections de celle-ci ayant été recalée par la commission électorale, Venancio Mondlane s'est allié au modeste parti Podemos.
"VM7"
Sans autre lien que l'homonymie avec Eduardo Mondlane, héros de la guerre d'indépendance dont tant de voies mozambicaines portent le nom, "Venancio" a percé il y a une quinzaine d'années comme commentateur politique sur une chaîne de télé privée. Ses critiques féroces du gouvernement et ses facilités oratoires le distinguaient déjà.
Son inventivité s'est aussi illustrée dans ses appels aux concerts de casseroles ou aux opérations escargots depuis la victoire proclamée du Frelimo aux élections. Un scrutin à la crédibilité sapée par la quantité d'irrégularités relevées par les observateurs internationaux.
Appelé "VM7" car il serait à la politique ce qu'un autre lusophone, Cristiano Ronaldo (baptisé CR7), est au foot, Venancio Mondlane n'affole pas les compteurs de buts mais les vues: son dernier direct sur Facebook a été visionné plus de 2,4 millions de fois.
Corruption, pauvreté ou enlèvements - qui sont monnaie courante au Mozambique - sont les thèmes de prédilection de celui qui a grandi à Matola, ville la plus peuplée du pays, en banlieue de la capitale.