Sénégal: l'opposant Sonko se dit "séquestré" et appelle à manifester "massivement"

14:1530/05/2023, mardi
MAJ: 30/05/2023, mardi
AFP
Le chef de l'opposition, Ousmane Sonko. Crédit photo: MUHAMADOU BITTAYE / AFP
Le chef de l'opposition, Ousmane Sonko. Crédit photo: MUHAMADOU BITTAYE / AFP

L'opposant sénégalais Ousmane Sonko est sorti de son silence dans la nuit de lundi à mardi pour se dire "séquestré" par les forces de sécurité et appeler ses compatriotes à se lever "comme un seul homme".

"J'appelle tous les Sénégalais à sortir massivement"
, a déclaré sur les réseaux sociaux M. Sonko, engagé depuis deux ans dans un bras de fer avec le pouvoir.

"Que tout le monde se lève comme un seul homme parce que force doit rester au peuple"
, a-t-il renchéri, parlant de la nécessité d'un
"sursaut national"
et d'un
"mouvement de résistance national"
au nom de la défense de la démocratie et des libertés.


Son appel survient dans un climat de tension grandissante à moins d'un an de la présidentielle et à l'approche d'un verdict attendu jeudi dans une retentissante affaire de viols présumés le mettant en cause. Plusieurs quartiers de Dakar ont été le théâtre lundi de heurts entre jeunes supporteurs de M. Sonko et forces de l'ordre. Aucun bilan humain n'a été communiqué.


M. Sonko, troisième de la présidentielle de 2019, populaire parmi les jeunes, est candidat déclaré à la présidentielle de 2024 mais menacé d'inéligibilité par deux affaires judiciaires. M. Sonko est accusé de viols dans l'une d'elles, dans laquelle un tribunal doit rendre son verdict jeudi. M. Sonko a toujours protesté de son innocence et crié au complot du pouvoir pour l'écarter de la présidentielle.


Absent à son procès et retranché dans le sud, M. Sonko a été interpellé dimanche sur la route du retour et ramené de force à Dakar. Les forces de sécurité bloquent les accès à son domicile et M. Sonko est resté silencieux depuis dimanche matin.



M. Sonko a déclaré dans la nuit qu'il était
"séquestré"
.
"Au nom de quoi, dans un pays qui se dit démocratique, on peut séquestrer un citoyen qui n'a de tort que d'être un opposant ferme et farouche au régime
(du président)
Macky Sall, sans aucun sous-bassement judiciaire"
, a-t-il demandé.

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