Mali, Niger et Burkina rejettent le délai de rétractation accordé par la Cedeao

10:3023/12/2024, lundi
AFP
Des partisans de l'Alliance des Etats du Sahel (AES) brandissent des drapeaux alors qu'ils célèbrent le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à Niamey, le 28 janvier 2024.
Crédit Photo : Boureima HAMA / AFP
Des partisans de l'Alliance des Etats du Sahel (AES) brandissent des drapeaux alors qu'ils célèbrent le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à Niamey, le 28 janvier 2024.

Les régimes militaires du Mali, Niger et Burkina Faso ont rejeté dimanche le délai de rétractation de six mois accordé par la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) avant leur retrait définitif, y voyant une "tentative de déstabilisation" extérieure, selon un communiqué.

Les trois pays, qui forment l'Alliance des États du Sahel (AES), tous gouvernés par des militaires hostiles à la France, ont annoncé en janvier leur volonté de quitter la Cedeao, une organisation rassemblant aujourd'hui 15 pays, qu'ils jugent instrumentalisée par l'ancienne puissance coloniale.


Lors d'un sommet il y a une semaine à Abuja, l'organisation régionale a annoncé un délai de rétractation de six mois pour permettre aux trois pays de revenir sur leur décision après la date de leur départ officiel, fin janvier 2025.

Cette période de transition s'étendra jusqu'au
"29 juillet 2025",
afin de
"maintenir les portes de la Cedeao ouvertes"
aux trois pays, selon le président de la Commission de la Cedeao.

Cependant, selon le collège des chefs d'État de la confédération des États du Sahel, cette décision n'est
"qu'une énième tentative qui permettrait à la junte française et à ses supplétifs de poursuivre la planification et la conduite des actions de déstabilisation contre l'AES".

Le collège affirme que
"cette décision unilatérale ne saurait lier les pays de l'AES".
Ces derniers avaient déjà annoncé avant le sommet que leur décision de quitter l'organisation était
"irréversible".

Le communiqué, signé par le chef de la chef militaire malien, Assimi Goïta, dénonce également
"des manœuvres de déstabilisation initiées par une poignée de chefs d'État qui imposent leur désidérata et des agendas étrangers"
au sein de la Cedeao.

Les présidents du Sénégal et du Togo jouent le rôle de médiateurs pour tenter de ramener les trois pays au sein de l'organisation régionale.

Le Mali, le Niger et le Burkina Faso, qui ont chassé l'armée française de leur sol, coopèrent pour contenir les attaques récurrentes des groupes terroristes, tout en se rapprochant militairement et politiquement d'autres puissances comme la Russie.


Leurs responsables politiques se livrent régulièrement à de violentes diatribes contre la France, qu'ils accusent de vouloir porter
"un coup d'arrêt à la dynamique émancipatrice enclenchée par l'AES".

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