Arrivé à la tête du pays une première fois en 1999 par un coup d'Etat, le colonel Azali est revenu au pouvoir en 2016, avant d'être réélu en 2019. Lors du récent scrutin, il a officiellement obtenu 57,2% des voix, affirme mercredi la Cour.
Les résultats provisoires annoncés le 16 janvier par la commission électorale lui accordaient 62,97% des voix. Cette annonce a été suivie de heurts dans la capitale Moroni pendant les deux jours qui ont suivi.
Dans les ruelles du centre, des groupes de jeunes hommes, le visage souvent dissimulé, ont jeté des pierres en direction des forces de l'ordre, qui ont répliqué avec des tirs de gaz lacrymogène.
Une personne a été tuée et six blessées, selon les services d'urgence de l'hôpital de la ville.
Des bâtiments ont été vandalisés et incendiés: la maison d'un ministre, des locaux d'une entreprise d'Etat, un entrepôt de riz. Certains ont déchiré des affiches électorales du président réélu, et des barrages de fortune faits d'amas de pierres et de bouts de bois ont été dressés en travers des routes.
La contestation est rare dans ce pays tenu d'une main de fer et toute dissidence généralement rapidement étouffée.
La commission électorale avait donné la semaine dernière un chiffre de la participation exceptionnellement bas à la présidentielle, à 16%. Selon ces chiffres provisoires, près de 55% des 340.000 électeurs inscrits avaient en revanche voté pour choisir les gouverneurs des trois îles (Grande-Comore, Anjouan et Mohéli) qui composent le pays, lors d'un scrutin qui s'est tenu simultanément.
L'ambassade américaine aux Comores avait appelé la semaine dernière les autorités comoriennes à "clarifier" les résultats de la présidentielle.