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Paralysé, le Congrès américain bute sur des enveloppes pour l'Ukraine ou Israël

Entre querelles républicaines intestines et bras de fer avec le président Joe Biden, le Congrès américain reste paralysé et a reporté à jeudi un vote sur une aide à l'Ukraine ou Israël.

La rédaction
09:58 - 8/02/2024 jeudi
AFP
Les États-Unis, principal soutien militaire à l'Ukraine avec plus de 110 milliards déjà débloqués par le Congrès, butent depuis des mois sur l'envoi de nouveaux fonds à Kiev.
Crédit Photo : SAUL LOEB / AFP
Les États-Unis, principal soutien militaire à l'Ukraine avec plus de 110 milliards déjà débloqués par le Congrès, butent depuis des mois sur l'envoi de nouveaux fonds à Kiev.

Les sénateurs ont rejeté dans l'après-midi un texte qui aurait débloqué de nouveaux fonds pour ces deux pays en guerre et réformé le système migratoire des États-Unis. Ce, malgré des mois d'âpres négociations.


La plupart des républicains ont finalement voté contre - même ceux qui le soutenaient initialement.


Le Sénat devait initialement retenter sa chance dans la foulée sur un autre texte dont l'issue était plus incertaine. Mais le vote a été reporté à jeudi.

Ce deuxième texte comprend l'aide aux deux pays, mais pas la réforme migratoire. 


Le chef démocrate du Sénat Chuck Schumer a déclaré que la Chambre haute du Congrès se réunira à nouveau jeudi midi, afin de
"donner à nos collègues républicains la nuit pour se ressaisir".

Les États-Unis, principal soutien militaire à l'Ukraine avec plus de 110 milliards déjà débloqués par le Congrès, butent depuis des mois sur l'envoi de nouveaux fonds à Kiev.

L'état-major démocrate, aux manettes au Sénat, explore une série de scénarios pour valider cette aide coûte que coûte.


"Dignes de polars"


Mais le risque reste à chaque fois le même: que ces initiatives se heurtent à un mur de parlementaires trumpistes, majoritaires à la Chambre des représentants, et qui refusent de débloquer le moindre centime supplémentaire pour Kiev, malgré les plaidoyers répétés de Joe Biden.

Or pour être promulguée, cette aide doit à tout prix être adoptée par les deux chambres du Congrès américain.


Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, qui presse les États-Unis depuis des mois d'envoyer de nouveaux fonds pour contrer la Russie, a regretté mercredi la situation
"confuse".
Et de déclarer:

Hier soir, j'ai reçu depuis Washington un dernier rapport sur les scénarios possibles, et certains d'entre eux sont dignes de polars.

"Tout est très confus, dépend de nombreux facteurs et peut aller à droite ou à gauche ou tout droit",
a-t-il ajouté.

L'échec de l'adoption de nouveaux fonds serait une déconvenue énorme pour l'Ukraine dont la contre-offensive à l'été a largement échoué. 


Elle serait aussi un revers important pour Joe Biden face à ses partenaires européens, qui ont eux approuvé le 1er février une rallonge de 50 milliards d'euros pour Kiev.


Le chef de l'Otan Jens Stoltenberg a jugé
"essentiel"
que le Congrès continue à soutenir l'Ukraine, estimant:

Une victoire russe nous affaiblirait et enhardirait non seulement Moscou, mais aussi la Chine, l'Iran et la Corée du Nord.

Pagaille chez les trumpistes


Les États-Unis ne sont pas tellement plus avancés sur la validation de fonds pour Israël, allié historique qui commet un génocide sans précédent en Palestine depuis le 7 octobre. 


Car le président Biden exige que toute aide pour Israël soit couplée à une enveloppe pour l'Ukraine. Les républicains à la Chambre refusent, mais n'ont pas été en mesure d'adopter mardi leur propre projet de loi pour lui forcer la main.

Déjà secoués par la destitution d'un de ses chefs il y a quelques mois, les conservateurs à la tête de l'institution ont essuyé un autre revers dans la soirée en échouant à inculper le ministre de Joe Biden chargé de l'immigration. 


Ils accusent Alejandro Mayorkas d'avoir créé une crise à la frontière avec le Mexique et voulaient pour cette raison lui infliger une sanction pas vue en près de 150 ans.

L'état-major républicain, qui pensait avoir un nombre suffisant de voix pour remporter ce vote, a été pris de court par l'arrivée surprise dans l'hémicycle d'un élu démocrate, Al Green, pourtant en convalescence en raison d'une opération à l'abdomen.


L'élu de l'Arizona a déboulé en fauteuil roulant en plein vote, pieds nus et en tenue d'hôpital, faisant finalement pencher la balance en faveur des démocrates.


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