Le ministre de Biden chargé de l'immigration échappe à la menace de destitution

18:387/02/2024, mercredi
MAJ: 14/02/2024, mercredi
AFP
Le secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis, Alejandro Mayorkas.
Crédit Photo : ALEX WONG / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP
Le secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis, Alejandro Mayorkas.

Les républicains à la Chambre américaine des représentants ont échoué mardi à inculper le ministre de Biden chargé de l'immigration, Alejandro Mayorkas, qu'ils accusent d'avoir provoqué une crise migratoire à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

Quelques heures avant le vote, qui a échoué à quelques voix près, le chef de la Chambre des représentants, Mike Johnson a tonné:


C'est l'architecte en chef de la catastrophe.

Les démocrates, pourtant minoritaires à la Chambre basse du Congrès, ont balayé la procédure, assurant que les républicains tentaient de faire du ministre un bouc émissaire en pleine année électorale.


Malgré ce camouflet pour le Parti républicain, la situation n'en reste pas moins un casse-tête pour Joe Biden, à neuf mois de la présidentielle.


L'immigration s'est imposée comme un des sujets phares de la campagne pour la présidentielle de novembre, qui opposera selon toute vraisemblance le président Joe Biden à son rival républicain Donald Trump.


Et les républicains à la Chambre, nombreux à être proches de l'ancien président Donald Trump, affirment que le dirigeant démocrate a laissé le pays se faire
"envahir"
sous sa présidence. Ils prennent pour exemple le chiffre record de migrants arrêtés à la frontière, 302.000 en décembre.

Le principal intéressé, Alejandro Mayorkas, a lui maintes fois dénoncé la procédure en destitution des républicains, leur reprochant de
"gaspiller du temps précieux et l'argent des contribuables"
dans une
"manœuvre politique"
.

La dernière inculpation d'un ministre par le Congrès remontait à... 1876. Le ministre de Guerre William Belknap, accusé de corruption, avait démissionné avant la fin de la procédure de destitution.


"Pas un motif de destitution"


La Constitution prévoit que le Congrès peut destituer le président, un ministre, ou des juges fédéraux en cas de
"trahison, corruption ou autres crimes et délits majeurs".

La procédure se déroule en deux étapes.


D'abord, la Chambre des représentants vote, à une majorité simple, des articles de mise en accusation détaillant les faits reprochés: c'est ce qui s'appelle
"impeachment"
en anglais.

C'est ce vote qui a eu lieu mardi après-midi.


La plupart des élus républicains ont fait bloc en faveur d'une inculpation d'Alejandro Mayorkas, mais quatre parlementaires de ce camp ont voté contre, certains estimant la sanction largement disproportionnée. 

Ken Buck, élu républicain du Colorad a jugé:


Bien qu'inexcusable, son incompétence ne constitue pas un motif de destitution au regard de la Constitution.

Tous les démocrates se sont également opposés à la mesure.


S'il avait été mis en accusation, le Sénat aurait dû ensuite faire le procès du ministre. En tout état de cause, la chambre haute du Congrès est actuellement aux mains des démocrates, ce qui rendait une destitution du ministre très improbable.


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