Une "censure inédite" en ligne coupe les Pakistanais du monde

13:2927/11/2024, الأربعاء
AFP
Des policiers tirent des grenades lacrymogènes pour disperser des partisans du parti Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) lors d'une manifestation pour demander la libération de l'ancien premier ministre Imran Khan, à Islamabad, le 26 novembre 2024.
Crédit Photo : Aamir QURESHI / AFP
Des policiers tirent des grenades lacrymogènes pour disperser des partisans du parti Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) lors d'une manifestation pour demander la libération de l'ancien premier ministre Imran Khan, à Islamabad, le 26 novembre 2024.

Au Pakistan, en proie à une instabilité politique persistante, les défenseurs du web dénoncent une "censure inédite".

Depuis dimanche, les autorités ont renforcé les mesures visant à restreindre l'accès à internet et aux réseaux sociaux, en réponse à de nouvelles manifestations des partisans de l'ex-Premier ministre Imran Khan, actuellement emprisonné.


Des restrictions accrues


Les blocages habituels, comme la coupure d’internet ou le placement de containers pour empêcher les rassemblements, se sont durcis. Les autorités ont même ordonné la désactivation du Wi-Fi dans les domiciles des zones sensibles, affirmant que certains habitants avaient partagé leur connexion avec des manifestants lors de précédents mouvements.

"Ces coupures empêchent de communiquer avec la famille, les amis et le reste du monde. On se sent isolés"
, témoigne Mohammed Fahim Khan, un professeur à Islamabad. Quant à Khadija Rizvi, une étudiante et blogueuse, elle déplore "des opportunités perdues" dans un pays déjà en difficulté sur les plans politique et économique.

Un contrôle numérique strict


Depuis août, les connexions internet sont ralenties, et des accusations émergent selon lesquelles le gouvernement testerait un pare-feu pour mieux surveiller et contrôler les échanges en ligne. Les applications telles que WhatsApp sont également restreintes, limitant certains utilisateurs aux messages écrits uniquement.


Le recours aux VPN, qui permet de contourner ces blocages, a augmenté de 200 % selon la société Top10VPN. Toutefois, les autorités ont annoncé que tous les VPN non déclarés seront interdits à partir du 1er décembre, compliquant davantage la situation.

"En plus d'être surveillés, les utilisateurs doivent fournir des informations sensibles pour s'enregistrer, ce qui pose un sérieux problème de confidentialité"
, souligne Usama Khilji, chef de l’organisation Bolo Bhi.

Conséquences économiques et sociales


Outre les atteintes aux libertés individuelles, ces restrictions inquiètent les experts pour leur impact économique. Le Pakistan, qui cherche à développer son économie numérique, risque de perdre des investissements étrangers et de précipiter la fuite des talents.


Les travailleurs indépendants, qui représentent environ 2,4 millions de personnes, se retrouvent également dans une impasse, ne pouvant plus utiliser de VPN non déclarés. Les livreurs, chauffeurs VTC et autres employés numériques perdent une journée de salaire à chaque coupure.

"Le Pakistan s'efforce de développer son économie numérique tout en prenant des mesures draconiennes de surveillance en ligne".

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