Retrait militaire français: le personnel sénégalais manifeste son inquiétude

09:4116/01/2025, Perşembe
AFP
Des personnes travaillant pour l'armée française se rassemblent lors d'une conférence de presse à Dakar le 15 janvier 2025.
Crédit Photo : PATRICK MEINHARDT / AFP
Des personnes travaillant pour l'armée française se rassemblent lors d'une conférence de presse à Dakar le 15 janvier 2025.

Quelques centaines de civils sénégalais ont manifesté leur inquiétude mercredi à Dakar concernant le départ annoncé de l'armée française qui les emploie. Ils ont réclamé de bonnes conditions de licenciement et de reclassement, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, arrivé au pouvoir en 2024 avec un agenda de rupture, a annoncé la fin, en 2025, de toute présence militaire française et étrangère sur le sol national.


Le personnel attend de l'État français
"de mettre l'humain au cœur des négociations par l'élaboration d'un plan social meilleur que celui de 2011",
indique une déclaration publiée lors d'une réunion publique de quelques centaines d'employés et sous-traitants de l'armée française.
À l'époque, des centaines de personnes avaient déjà perdu leur emploi dans le cadre d'un plan de réorganisation de l'armée française.

Du Sénégal, les travailleurs
"attendent leur redéploiement dans les services de l'État ou, à défaut, de bénéficier d'un plan d'accompagnement pour leur réinsertion",
a déclaré Djibril Ndiaye, secrétaire général du syndicat du personnel des Éléments français au Sénégal (EFS).

Les installations militaires françaises à Dakar et dans sa périphérie emploient directement environ 170 personnes et font travailler entre 400 et 500 personnes en incluant les sous-traitants.

Plusieurs travailleurs locaux ont exprimé à l'AFP leur attachement à leur employeur ainsi que leur inquiétude pour l'avenir. Ils refusent d’être
"les agneaux du sacrifice"
, selon les syndicats.

M. Ndiaye a également exprimé le souhait d’un
"départ apaisé et progressif, tout en gardant une nouvelle forme de coopération dans l'intérêt des deux pays".

Interrogé par l'AFP, le commandant des EFS, le général de brigade Yves Aunis, a tenté de rassurer. Il a indiqué qu’en tant qu’employeur, l'État français était
"très conscient des enjeux humains et des impacts sur les familles sénégalaises, qu'il se (conformerait) au droit du travail sénégalais, mais que les conditions de départ devraient être bonnes".

"Il y aura un plan de licenciement. Il n'y aura pas de mesquinerie",
a-t-il ajouté, rappelant que les
"personnels civils de recrutement local"
ont toujours bénéficié de conditions favorables de la part des EFS.

La négociation devrait s’ouvrir dans les prochaines semaines, lorsque le calendrier et les conditions du retrait auront été précisés, a-t-il ajouté.


Le Sénégal, qui a obtenu son indépendance en 1960, est resté l’un des alliés africains les plus sûrs de la France, ancienne puissance coloniale dominante en Afrique de l’Ouest.

Cependant, les nouveaux dirigeants, en fonction depuis 2024, ont promis de traiter désormais la France à l'égal des autres partenaires étrangers, au nom d'une souveraineté recouvrée.


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