ÉDITION:

L'ONU dénonce l'"asphyxie de la société civile"

16:0019/06/2023, Pazartesi
MAJ: 19/06/2023, Pazartesi
AFP
Le Haut-Commissaire du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk. Crédit photo: FABRICE COFFRINI / AFP
Le Haut-Commissaire du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk. Crédit photo: FABRICE COFFRINI / AFP

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a dénoncé lundi les États intimidant les activistes ou exerçant des représailles contre ceux qui coopèrent avec les Nations unies, se disant particulièrement inquiet de "cette asphyxie de la société civile".

"Je suis profondément préoccupé par cet étranglement de la société civile dans plusieurs pays"
, a déclaré l'Autrichien Volker Türk, à l'ouverture de la 53e session du Conseil des droits de l'homme à Genève.

Il a noté que parfois
"l'intimidation et la répression de la société civile sont si intenses"
que les gens ont peur de coopérer avec les organismes internationaux. Ceux-ci se trouvent alors privés d'informations sur les abus
"parce que personne n'ose interagir avec nous."
 

Il n'a pas donné de noms mais les ONG accusent très régulièrement la Chine d'exercer des représailles contre les activistes coopérant avec les organismes chargés des droits humains à l'ONU.


Les attaques contre des personnes en raison de leur coopération avec l'ONU constituent une forme particulièrement insidieuse de non-coopération et peuvent avoir un effet dissuasif sur l'ensemble de l'espace civique.

Le rapport de 2022 du secrétaire général de l'ONU sur les actes d'intimidation et de représailles comprend des allégations d'incidents dans 42 pays, y compris la Russie, la Chine et le Bélarus. Douze de ces 42 États
"sont des membres actuels de ce Conseil"
, a indiqué Türk.

Il a par ailleurs jugé essentiel que le Haut-Commissariat intensifie son travail lors des crises humanitaires, soulignant qu'elles
"déclenchent presque invariablement des problèmes de droits humains ou les exacerbent considérablement".

Türk a ainsi estimé que les recommandations de l'ONU en matière de droits humains doivent être faites plus en amont des crises et être davantage intégrées aux réponses opérationnelles des Nations unies aux conflits et aux catastrophes.

Pour atteindre l'ensemble de ces objectifs, a-t-il dit,
"nous devons doubler le budget du Haut-Commissariat dans les années à venir"
. Et
"nous avons également besoin d'un plus grand soutien politique"
, a-t-il demandé aux diplomates présents dans la salle, faisant le voeu qu'il y ait une représentation du Bureau des droits de l'homme de l'ONU dans tous les États.

Il a en particulier relevé qu'
"il est important pour nous d'établir une présence pour la première fois en Chine et en Inde, deux pays qui représentent ensemble plus d'un tiers de la population mondiale".

Par ailleurs,
"nous souhaiterions maintenant intensifier notre engagement par exemple au Brésil, en Asie centrale, en Équateur, au Kenya, au Mozambique et aux États-Unis, ainsi que dans la région des Caraïbes"
, a-t-il indiqué.

Au cours des quatre semaines de la 53e session du Conseil des droits de l'homme, les pays examineront de nombreuses crises actuelles, y compris la situation au Soudan, en Afghanistan, en Iran et en Ukraine et abordera de nombreuses thématiques telles que les liens entre les droits humains et l'intelligence artificielle.


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