Les républicains lancent une enquête en destitution de Biden

La rédaction
10:1313/09/2023, mercredi
MAJ: 13/09/2023, mercredi
AFP
Le 46e président des États-Unis, Joe Biden. Crédit photo: NHAC NGUYEN / POOL / AFP
Le 46e président des États-Unis, Joe Biden. Crédit photo: NHAC NGUYEN / POOL / AFP

Le chef républicain de la Chambre américaine des représentants, Kevin McCarthy, a annoncé mardi lancer une enquête en destitution du président Joe Biden sur les affaires controversées de son fils à l'étranger.

"Je demande à une commission de la Chambre d'ouvrir une enquête formelle en destitution"
, a déclaré le ténor républicain du Congrès estimant que le dirigeant démocrate avait
"menti"
au peuple américain.

La Maison Blanche a immédiatement dénoncé cette enquête, lancée à un peu plus d'un an de la présidentielle de 2024, accusant les républicains de recourir à la
"pire des manœuvres politiciennes extrêmes".

"Culture de corruption"


La Constitution américaine prévoit que le Congrès peut destituer le président en cas de
"trahison, corruption ou autres crimes et délits majeurs"
.

Les républicains de la Chambre des représentants, majoritaires depuis janvier, instruisent une série d'enquêtes parlementaires sur les affaires du fils cadet de Joe Biden. 


Ces élus ont
"identifié des allégations sérieuses et crédibles sur la conduite du président Biden"
, a assuré Kevin McCarthy, accusant le démocrate d'alimenter une
"culture de la corruption"
.

Le président de la Chambre des représentants a accusé:


Le président Biden a menti au peuple américain sur ce qu'il savait des transactions commerciales de sa famille à l'étranger.

"Les républicains de la Chambre ont enquêté sur le président pendant neuf mois et n'ont pas trouvé une seule preuve d'un acte répréhensible"
, a rétorqué Ian Sams, un porte-parole de la Maison Blanche sur le réseau social X, autrefois nommé Twitter.

Publication X du porte-parole de la Maison Blanche, Ian Sams.

Cette enquête n'a toutefois pour l'instant quasiment aucune chance d'aboutir à la destitution de Joe Biden, son parti étant majoritaire au Sénat.
La chambre haute serait en effet appelée à juger le président s'il était inculpé par les élus.

Hunter, fils à problèmes


Hunter Biden, ancien homme d'affaires de 53 ans, est devenu une cible privilégiée de la droite américaine.


Les élus lui reprochent notamment d'avoir fait des affaires douteuses en Ukraine et en Chine alors que Joe Biden était vice-président de Barack Obama (2009-2017), en capitalisant sur le nom et les réseaux de son père.


Le président de 80 ans a toujours soutenu publiquement son fils, au passé semé d'addictions, également aux prises avec la justice, accusé de détention illégale d'arme à feu.


L'ouverture d'une procédure de destitution est réclamée depuis des mois par l'aile trumpiste du parti républicain, avec laquelle le chef Kevin McCarthy a dû faire de nombreux compromis pour accéder au perchoir en janvier.

Plusieurs élus modérés du Parti républicain s'opposent toutefois à l'ouverture de cette enquête, de peur de transformer la procédure en exercice purement partisan.


Cette enquête sera pilotée par James Comer, chef de la commission d'enquête de la Chambre et Jim Jordan, à la tête de la commission judiciaire.

"Sur la base des preuves à notre disposition, nous soutenons l'ouverture d'une enquête de destitution"
, ont déclaré ces alliés de Kevin McCarthy dans un communiqué commun.

Johnson, Clinton, Trump


Les démocrates répondent eux que ces efforts de la droite ne sont que des paravents servant à occulter les démêlés judiciaires qui s'accumulent pour Donald Trump. L'ancien président de 77 ans, qui pourrait à nouveau affronter Joe Biden en novembre 2024, a été inculpé quatre fois en moins de six mois.


"Il n'y a aucune preuve dans ce dossier, juste un ordre lancé par Trump pour destituer"
son rival politique, a dénoncé l'élue démocrate Debbie Wasserman Schultz.

Jamais un président n'a été destitué dans l'histoire américaine.
Trois ont été mis en accusation: Andrew Johnson en 1868, Bill Clinton en 1998 et Donald Trump en 2019 et en 2021. Mais tous ont été finalement acquittés.

Richard Nixon a préféré démissionner en 1974 pour éviter une destitution certaine par le Congrès en raison du scandale du Watergate.


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