France: une plainte pour discrimination religieuse déposée après l’exclusion d’une élève musulmane en kimono

La rédaction
09:596/09/2023, mercredi
MAJ: 6/09/2023, mercredi
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Une jeune étudiante exclue par le proviseur d'un lycée de Lyon pour avoir porté un kimono, le lundi 05 août. Crédit Photo: X / @CerfiaFR.
Une jeune étudiante exclue par le proviseur d'un lycée de Lyon pour avoir porté un kimono, le lundi 05 août. Crédit Photo: X / @CerfiaFR.

Une élève de 15 ans a été exclue de son lycée à Lyon, pour avoir porté un kimono au-dessus de son jean, ce mardi matin, jour de sa rentrée scolaire, selon une information exclusive d’Anadolu.

La jeune fille dépose plainte pour
"discrimination en raison d’une appartenance religieuse"
, et saisit le procureur de la République de Lyon.

Contacté par Anadolu, son avocat, Maître Nabil Boudi déplore
"une humiliation subie par (sa) cliente"
et pointe une
"discrimination religieuse"
.

"L’humiliation doit cesser et une autorité judiciaire doit se saisir de toute urgence de ce dossier là puisque l’ordre donné par le ministre de l’éducation nationale a pour conséquence de créer des discriminations religieuses à l’égard de jeunes étudiantes"
poursuit le conseil.

En pleine polémique liée à l’interdiction de l’abaya et du qamis par le ministre Gabriel Attal, la rentrée scolaire de la jeune élève lyonnaise a été écourtée ce mardi matin.


Elle explique avoir été interpellée devant toute sa classe, par un membre du corps éducatif, pour être immédiatement présentée à la proviseure du lycée dans lequel elle est désormais scolarisée.

Dans le bureau de la cheffe d’établissement, cette dernière lui a, dans un premier temps, demandé d’enlever le bandeau qu’elle avait dans les cheveux, avant de cibler son kimono, exigeant qu’elle le retire en vertu de l’interdiction posée par le ministère de l’éducation nationale.


"J’ai évidemment refusé parce qu’il est ouvert, et que ce n’est pas une abaya donc ma tenue n’avait rien d’illégal"
explique l’élève à Anadolu, précisant que la proviseure lui a ensuite expliqué qu’elle
"ne pourrait pas être acceptée en cours dans cette tenue"
.

D'autres élèves "musulmanes" victimes


Pour son avocat,
"ce cas de figure illustre les dérives dangereuses que l'on pouvait légitimement attendre des récentes consignes données par le ministre de l'Éducation nationale à son administration"
.


Il assure à ce propos que
"rien dans le seul port d'un kimono ne permet de caractériser une manifestation ostensible de l'appartenance à une religion au sens de la loi du 15 mars 2004 sans recourir à des préjugés discriminatoires"
.

Selon les informations d’Anadolu, plusieurs élèves sont dans le même cas et se sont vues refuser l’accès à leurs établissements pour des tenues qui n’ont rien à voir avec des abayas. Elles ont toutes pour point commun, d’être musulmanes, d’avoir porté des vêtements amples.

Cette affaire intervient alors que le Conseil d’Etat examinait ce mardi le recours déposé par l’association ADM (Action droits des musulmans), pour faire suspendre en urgence la dite interdiction.


La décision de la plus haute juridiction administrative du pays est attendue dans les prochains jours.


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