Crédit Photo: Alain JOCARD / AFP
Souleymane, un étudiant tchadien, arrêté fin mars en marge d’une manifestation contre la réforme des retraites, et qui avait dévoilé des propos racistes tenus à son encontre par des agents de la BRAV-M (Brigade de répression des actions violentes motorisée), a saisi l’IGPN (Inspection générale de la police nationale), après avoir été relâché sans poursuites, suite à des accusations infondées d’incendies, a annoncé lundi son avocat, Maître Arié Alimi.
Souleymane, l’homme, qui a fait la Une de la presse nationale et internationale, après avoir rendu public, un enregistrement sonore de plusieurs agents de police, dans lequel les fonctionnaires se livraient à des propos ouvertement racistes, a été mis hors de cause au terme de 48 heures de garde à vue, malgré des accusations de participation à la mise à feu de poubelles à proximité du Conseil constitutionnel.
Après son interpellation, vendredi, par des policiers en civil, la version servie par son avocat Maître Arié Alimi, et qui venait largement contredire la version officielle, l’a finalement emporté et il réclame désormais des sanctions pour les fonctionnaires à l’origine des accusations injustifiées envers son client.
Le conseil souhaite en effet
"avoir les vidéos des fonctionnaires de police à la sortie du métro
(…)
, pour voir leur cheminement et comment ils sollicitent les manifestants pour aller brûler des poubelles".
"On a déjà des éléments qui montrent qu’ils se sont, d’un point de vue juridique, peut-être rendus complices de ces feux de poubelles"
et
"on a une question, c’est de savoir si cette pratique est habituelle, que de voir les policiers participer ou provoquer des incendies de poubelles",
a-t-il poursuivi auprès de BFMTV.
L’avocat, engagé au sein de la LDH (Ligue des droits de l’homme), assurait dès dimanche que les fonctionnaires ont incité un groupe de trois personnes, dont Souleymane, à allumer des feux, alors que la contestation contre la validation de la réforme des retraites battait son plein dans les rues de la capitale.
"Souleyman est libre. Les policiers avaient menti. La préfecture avait menti. Les policiers ont-il provoqué et participé à des incendies ? Est-ce une pratique courante sur instruction de la préfecture. Les vidéos parleront"
, s’était-il ensuite réjoui dimanche soir sur ses réseaux sociaux, après que son client a été relâché et mis hors de cause.
Selon Arié Alimi, Souleymane n’aurait pas participé à l’allumage d’un quelconque incendie. Il déplore une
présentée par les policiers et indique que les
"faits ont été filmés et enregistrés".
"Souleyman est libre. Mensonges et manipulations des policiers qui ont menti. Merci Arié Alimi pour le rétablissement des faits qui visaient à salir un jeune homme déjà violenté par les miliciens de la BRAV-M"
, a pour sa part réagi le député Thomas Portes dans une publication sur Twitter.
À noter qu’après sa première interpellation, le 20 mars, et la divulgation des propos outranciers et racistes des agents de la BRAV-M, Souleymane a déjà déposé une première plainte et l’IGPN a été saisie par le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez.
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