Cinq choses à savoir sur le canal de Panama, dans le viseur de Trump

10:5424/12/2024, mardi
AFP
Le 15 août 1914, après plus de 30 ans de travaux marqués par la mort de quelque 25.000 ouvriers, le canal de Panama a été inauguré par les Américains.
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Le 15 août 1914, après plus de 30 ans de travaux marqués par la mort de quelque 25.000 ouvriers, le canal de Panama a été inauguré par les Américains.

Le président américain élu Donald Trump a menacé de reprendre le canal de Panama si ce dernier ne réduisait pas le prix des péages pour les navires américains, dénonçant également une influence croissante de la Chine sur cette voie interocéanique.

Voici cinq choses à savoir sur le monument d'ingénierie qu'est le canal de Panama:


1. Gestion panaméenne


Cette voie d'eau interocéanique, longue de 80 km, est exploitée par l'Autorité du canal de Panama (ACP), un organisme public autonome. La Constitution du Panama dispose que le canal
"constitue un patrimoine inaliénable de la nation panaméenne"
et qu'il est ouvert aux navires
"de toutes les nations"
.

Les États-Unis, avec 74 % de la cargaison totale transportée, et la Chine, avec 21 %, sont les principaux utilisateurs du canal, suivis par le Japon, la Corée du Sud et le Chili. Le gouvernement panaméen fixe les péages en fonction des besoins du canal et de la demande internationale. Les tarifs sont déterminés par la capacité de chargement des navires, indépendamment de leur pays d'origine.

"Le canal n'est contrôlé, directement ou indirectement, ni par la Chine, ni par la Communauté européenne, ni par les États-Unis ni par toute autre puissance"
, a déclaré le président panaméen José Raul Mulino, en réponse aux menaces de Trump.

2. Un morceau de l'histoire nationale


En 1903, le Panama a obtenu son indépendance de la Colombie. Le 15 août 1914, après plus de 30 ans de travaux marqués par la mort de quelque 25.000 ouvriers, le canal a été inauguré par les Américains.

Les Français, dirigés par Ferdinand de Lesseps, avaient tenté de construire le canal entre 1881 et 1904, mais avaient échoué. Le canal est aujourd'hui considéré comme une
"conquête irréversible"
du Panama, selon le président Mulino.

3. Enclave américaine


Pendant près d'un siècle, les États-Unis ont administré le canal dans une zone où flottait leur drapeau, avec leurs propres bases militaires, policières et judiciaires.


En 1977, les traités Torrijos-Carter, signés entre le leader panaméen Omar Torrijos et le président américain Jimmy Carter, ont permis le transfert du canal au Panama le 31 décembre 1999. Ces traités établissent que le canal est neutre et ouvert à tous les navires respectant les normes de sécurité.

"Toute tentative visant à annuler cette réalisation historique déshonore notre lutte et constitue une offense à la mémoire de ceux qui l'ont rendue possible"
, a déclaré l'ancien président Martin Torrijos.

4. Un raccourci stratégique


Le canal relie l'océan Pacifique à l'Atlantique grâce à un système d'écluses qui élève les navires jusqu'au lac Gatún avant de les redescendre au niveau de la mer. Contrairement au canal de Suez, il utilise de l'eau douce stockée dans des lacs artificiels.


Cette voie maritime permet d'économiser des milliers de kilomètres de navigation. Par exemple, un trajet entre New York et San Francisco via le canal réduit la distance de 20.300 km par rapport à un passage par le Cap Horn.

5. Une poule aux œufs d'or


Représentant 5 % du commerce maritime mondial, le canal a été agrandi entre 2009 et 2016 pour accueillir des navires plus grands. Il génère des revenus conséquents pour le Panama : 6 % du PIB. Depuis 2000, il a rapporté plus de 28 milliards de dollars au Trésor panaméen.


En 2023/2024, le canal a enregistré un chiffre d'affaires record de 4,9 milliards de dollars, avec 11.200 navires ayant transporté 423 millions de tonnes de marchandises.

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