En Birmanie, au milieu des décombres, les habitants de Kyaukme (nord) comptent les morts laissés par la reprise des combats entre la junte et une alliance de groupes ethniques dans cette région, en dépit d'un cessez-le-feu négocié par Pékin.
Devant un bâtiment de quatre étages aux fenêtres détruites, des carcasses de voitures calcinées témoignent de l'intensité des combats, qui continuent de résonner dans la tête des habitants. En treillis et équipés de fusils, des combattants de l'Armée de libération nationale Ta'ang (TNLA) patrouillent dans les rues de Kyaukme et contrôlent des véhicules.
Les régions frontalières de la Birmanie abritent une myriade de groupes armés ethniques, dont la majorité lutte contre l'armée depuis l'indépendance en 1948 pour une autonomie accrue et le contrôle des ressources locales.
Offensive coordonnée
Certaines de ces formations ont fourni une assistance aux opposants politiques de la junte ayant pris les armes à la suite du coup d'État de 2021 contre Aung San Suu Kyi, dans un contexte d'embrasement du territoire qui s'est durci ces derniers mois.
Pékin a négocié un cessez-le-feu en janvier, mais les affrontements ont repris fin juin, dans plusieurs localités situées sur l'autoroute entre Mandalay et la Chine. Les combattants du TNLA ont attaqué jeudi Lashio, où se trouve un important commandement militaire de la junte, à environ 85 kilomètres de Kyaukme.
"Très inquiets"
Des dizaines de civils ont été tués dans les derniers combats, selon des secouristes locaux. L'armée a indiqué que plusieurs personnes ont été tuées par des bombes de ses opposants. L'AFP n'a pas pu joindre un représentant de la junte pour des détails.
Les liens entre la junte birmane et Pékin se sont distendus avec la prolifération de complexes dédiés aux arnaques en ligne dans les zones frontalières de la Birmanie, qui ciblent des citoyens chinois. La Chine aurait donné son accord tacite à l'offensive des groupes ethniques, avec lesquels elle maintient aussi des relations, et qui ont promis de faire le ménage sur ces activités illégales, selon des analystes.