Chef de la diplomatie jordanienne: Amman ne signera pas d’accord sur l’énergie avec Tel Aviv

Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi. Crédit photo: EDUARDO MUNOZ ALVAREZ / GETTY IMAGES VIA AFP

C’est ce qui ressort des déclarations accordées par le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi à la chaîne d’information qatarie Al Jazeera.

Le chef de la diplomatie jordanienne a évoqué un accord prévu avec Israël sur un échange d'énergie solaire contre de l'eau qui aurait dû être signé le mois dernier, affirmant:

‘’nous n’allons pas le signer’’.

Ensuite il s'est interrogé:

Pouvez-vous imaginer un ministre jordanien assis à côté d’un ministre israélien pour signer un accord, pendant qu’Israël tue les nôtres à Gaza?".

Le 22 novembre 2021, la Jordanie et Israël avaient signé une

"déclaration d’intention"

pour entamer des négociations sur un accord devant permettre au royaume hachémite de fournir de l'énergie solaire à l'État hébreu, qui livrera en échange de l'eau désalinisée. De plus, il a souligné:

Israël pousse toute la région vers l’enfer, cette guerre ne peut plus durer.

Et Ayman Safadi d’ajouter:

"nous observons l’embrasement de la Palestine et les tensions à la frontière libanaise

(...)

Ce que fait Israël a créé un climat de haine de telle sorte qu’il ne peut y avoir de relations normales et pacifiques".

Ayman Safadi a estimé que le traité de paix israélo-jordanien

‘’sera un document sur une étagère couverte de poussière au regard des crimes commis par Israël".

Le chef de la diplomatie jordanienne a insisté:

Nous devons respect à notre peuple, il existe une opinion publique [jordanienne] et nous avons nos positions en tant qu'État jordanien.

Et le ministre des Affaires étrangères de rappeler:

"nous avons signé un traité de paix en 1994 après la signature des accords d'Oslo dans le cadre d'une action arabe commune pour parvenir à une paix globale basée sur la solution à deux États".

"Une paix globale basée sur la solution à deux États n'a pas été réalisée. Au contraire, nous observons maintenant qu’Israël réoccupe Gaza et se soustrait à toutes ses obligations. Comme je l'ai dit, dans cette atmosphère, l'accord sera un document qui prendra la poussière sur une étagère dans un entrepôt"

, a déploré Ayman Safadi.

Le 1er novembre, Amman a décidé de rappeler
"immédiatement"
son ambassadeur à Tel Aviv et demandé au ministère israélien des Affaires étrangères de ne pas renvoyer en Jordanie son ambassadeur, qui avait précédemment quitté le Royaume, et ce, pour protester contre la guerre israélienne continue dans la bande de Gaza.

Pour le quarante-et-unième jour consécutif, l’armée israélienne mène une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza. Les raids de l’aviation israélienne ont rasé des quartiers entiers, tué 11 500 Palestiniens, dont 4 710 enfants et 3 160 femmes, et blessés 29 800 autres, selon un bilan communiqué mercredi par des sources officielles palestiniennes.

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