Le dirigeant intérimaire du Bangladesh, Muhammad Yunus, s'exprime lors d'une session de la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) à Davos, le 22 janvier 2025.
Le dirigeant intérimaire du Bangladesh, Muhammad Yunus, a sollicité mercredi l’aide de la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, pour récupérer des milliards de dollars détournés sous le régime de l’ancienne Première ministre Sheikh Hasina.
"Quelque 17 milliards de dollars ont été soustraits du système bancaire national par des oligarques proches de la dictature, et 16 milliards de dollars ont été siphonnés chaque année durant les 15 années de gouvernance de Hasina"
, indique un communiqué.
M. Yunus a fait cette déclaration à Mme Lagarde lors de leur rencontre en marge de la réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos, en Suisse.
Hasina en exil et sous le coup d’accusations judiciaires
Hasina en exil et sous le coup d’accusations judiciaires
Sheikh Hasina a fui en Inde le 5 août dernier après un soulèvement étudiant qui a mis fin à ses 15 ans au pouvoir. Le gouvernement de transition dirigé par M. Yunus a pris ses fonctions le 8 août.
Outre des accusations de meurtres de masse et de disparitions forcées devant les tribunaux locaux, Hasina est également visée par des allégations de détournement de fonds et de blanchiment d'argent en lien avec ses alliés économiques.
"Il s'agit d'un véritable braquage en plein jour"
, a dénoncé M. Yunus, affirmant que les oligarques avaient d'abord pris le contrôle des banques avant de contracter des prêts qu'ils n'ont jamais remboursés.
Un soutien de la BCE et du FMI envisagé
Un soutien de la BCE et du FMI envisagé
Christine Lagarde, qui a également dirigé le Fonds monétaire international (FMI) de 2011 à 2019, a exprimé son soutien aux démarches du gouvernement bangladais pour récupérer ces fonds détournés. Elle a recommandé que le pays sollicite également l'aide du FMI afin de faciliter le rapatriement des sommes volées.
Lors de leurs échanges, les deux responsables ont également discuté du soulèvement de juillet et des réformes en cours au Bangladesh. Mme Lagarde a en outre exprimé son soutien aux institutions éducatives bangladaises.
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