Devenue maman de triplés durant son déplacement forcé, Mushtaha, 20 ans, endure de conditions extrêmement difficiles et ne peut subvenir aux besoins de sa progéniture en raison du manque de lait et de couches, alors que la population de l'enclave palestinienne est frappée par la malnutrition et une pénurie d'eau potable.
Cependant, certains hôpitaux de ce territoire continuent d'assurer leurs services dans des conditions très difficiles et complexes.
Les crèches étaient hors-service à Gaza et j'ai dû donc me déplacer au complexe médical Nasser à Khan Younès.
La jeune maman a raconté le calvaire qu'elle a vécu entre son déplacement et l'accouchement, alors que la situation sanitaire dans les hôpitaux de Gaza était catastrophique, en raison du manque de fournitures médicales et de la forte pression sur les établissements de santé provoquée par la guerre génocidaire.
La naissance de triplés est très rare, mais le bonheur procuré par cet évènement a été de courte durée, puisque Rawand a reçu la nouvelle du décès de 50 personnes de sa belle-famille lors d'un massacre commis dans le quartier de Shuja'iya à l'aube du même jour où elle a accouché, dont sa belle-mère et ses deux belles sœurs.
À cette époque, Mushtaha a décidé de nommer ses trois filles: Souhad, Houda et Nada, d'après les noms de leurs grand-mères et tantes.
Depuis le 7 octobre dernier, l'armée israélienne mène une guerre à outrance dans la bande de Gaza, avec le soutien de Washington, qui a tué des milliers de Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants.
Un arrêt rendu en janvier par la CIJ a ordonné à Tel-Aviv de prévenir la réalisation d'actes susceptibles d'être considérés comme génocidaires et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaza.