La seule perdante de la Table est Akşener: l’heure des comptes est-il arrivé ?

11:271/06/2023, Perşembe
MAJ: 1/06/2023, Perşembe
Ersin Çelik

Les élections sont terminées, mais la base de l'opposition, en particulier les jeunes du CHP et du İYİ parti, sont bloqués sur un point, à en juger par leurs réactions sur les réseaux sociaux. Pourquoi Ekrem İmamoğlu ou Mansur Yavaş n'ont-ils pas été préférés à Kemal Kılıçdaroğlu ? Cette question n'est en fait pas nouvelle. Revenons au mois de janvier... Lorsqu'il est apparu que le candidat commun, dont le nom a été tenu secret par la "Table des six" pour ne pas en faire "une cible" , était en fait

Les élections sont terminées, mais la base de l'opposition, en particulier les jeunes du
CHP
et du
İYİ
parti, sont bloqués sur un point, à en juger par leurs réactions sur les réseaux sociaux. Pourquoi
Ekrem İmamoğlu
ou
Mansur Yavaş
n'ont-ils pas été préférés à
Kemal Kılıçdaroğlu
? Cette question n'est en fait pas nouvelle. Revenons au mois de janvier... Lorsqu'il est apparu que le candidat commun, dont le nom a été tenu secret par la "Table des six" pour ne pas en faire
"une cible"
, était en fait Kemal Kılıçdaroğlu,
la déception a été grand
e.

Bien qu'il y ait eu des affiches, des banderoles, des slogans et des manifestations isolées
contre la candidature
de Kılıçdaroğlu devant le siège du CHP, ces voix n'ont pas été entendues.

Se pourrait-il que Kemal Kılıçdaroğlu et son entourage n'aient pas perçu la crainte d'un
"candidat qui ne peut pas gagner"
exprimée par les jeunes, sa base, les réseaux sociaux et, surtout, par sa plus grande partenaire dans l'alliance,
Meral Akşener
? Apparemment, ils n'ont même pas ressenti un tel danger. En passant, il faut rendre à Moniseur Kemal la monnaie de sa pièce sur un point. Il a composé la Table, rassemblé autour de lui des leaders aux opinions différentes et construit un terrain pour annoncer sa candidature. C'est un succès en soi. Cependant, le fait d'être candidat, d'être annoncé et d'être soutenu ne s'est pas traduit par une
"victoire"
. Bien que Kılıçdaroğlu ait perdu non pas une mais trois fois en 15 jours, y compris les élections générales, il reste déterminé. Il semble qu'il ait maintenant réussi à garantir qu'il ne quittera pas la présidence du CHP.

Il est également important de savoir
qui a fait croire à la victoire
de Kemal Kılıçdaroğlu. Je citerai deux exemples : d'une part, la déclaration suivante de
Gültekin Uysal
, président du Parti Démocrate, immédiatement après l'élection : "Il s'agit d'une élection dans laquelle les partisans de l'alliance et de la démocratie ont perdu : C'est une élection dans laquelle ceux qui disent
'Nous avons gagné l'élection'
ont perdu, et
l'Alliance nationale (Millet)
et M. Kılıçdaroğlu, que l'on croyait perdants,
ont gagné
. Un jour, l'histoire rendra son jugement".

Un vrai partisan du CHP, un pur gauchiste, ne ferait jamais une telle chose alors qu’on s'attend à une défense et à une autocritique. Ils ne le feraient jamais. Il faut être un ancien politicien de centre-droit pour dire
"Nous avons gagné" alors qu'il y a une double défaite
.

Le rôle du Parti Saadet, que Kılıçdaroğlu a intégré à son parti dans l'espoir d'obtenir des voix des électeurs de l’AK Parti et d'Erdoğan, a été très important au cours du processus de nomination. La candidature de Kılıçdaroğlu a été annoncée au siège du
Parti Saadet
malgré la crise avec Akşener qui quittait la table, et
Temel Karamollaoğlu
a même ressenti le besoin de souligner dans son discours que c'était le jour de la nuit sacrée musulmane
Berat
. D'ailleurs, le parti Saadet était le seul bâtiment du parti autre que le CHP où une affiche géante de Kılıçdaroğlu était accrochée.

Il faut ici revenir au 30 décembre. Dans une interview, Temel Karamollaoğlu s'est clairement opposé à Ekrem İmamoğlu et Mansur Yavaş et a justifié pourquoi Kemal Kılıçdaroğlu devrait être le candidat de cette manière : "C'est une affirmation ignorante de dire que nous voulons
Imamoğlu ou Yavaş
, que si l'un d'eux devient candidat, il gagnera certainement. Ils sous-estiment le parcours politique d'Erdoğan, ses moyens financiers et ses moyens judiciaires.
Erdoğan les écrasera comme un bulldozer
".

Karamollaoğlu a choisi la voie de convaincre à la fois la Table à laquelle il était assis et l'opinion publique "avec Erdoğan" et a réussi. Karamollaoğlu a évidemment été celui qui a barré la route à İmamoğlu et Yavaş et isolé Meral Akşener sur ce chemin. Pendant la crise autour de la Table, nous avions lu dans les coulisses servies par le IYI Parti que Karamollaoğlu avait réagi à Akşener par un
"ça suffit, on en a assez de toi"
.

Tout le monde sait qu'Akşener et la base du IYI Parti souhaitaient que Mansur Yavaş ou Ekrem İmamoğlu soit le candidat. Les jeunes du CHP ont également exprimé les mêmes demandes.


Cependant, à l'exception d'Akşener, tous les dirigeants présents à la Table ont soutenu à l'avance la candidature de Kılıçdaroğlu. Par coïncidence,
les quatre dirigeants
qui ont dit "Kılıçdaroğlu est le candidat"
ont participé aux élections législatives sur les listes du CHP
et sont entrés au Parlement. En d'autres termes, ils sont les vainqueurs au sein de l'opposition.

Kemal Kılıçdaroğlu, quant à lui, nie avoir perdu dans les deux voies. Dans cette situation, la seule perdante à
la Table est Meral Akşener
. De plus, elle a perdu malgré le fait d'avoir prévu ces résultats, d'avoir fait toutes les objections, d'avoir été lynchée et d'avoir augmenté le nombre de députés de son parti au Parlement, même d'un siège, et Akşener va maintenant emmener son parti au congrès et peut-être
céder son siège
.

La cheffe du IYI parti avait prévenu qu'il y aurait des conséquences graves si l’opposition se présentait aux élections avec le mauvais candidat et qu'ils perdraient. Alors que les discussions sur l'investiture étaient encore en cours, elle a évoqué sur FOX TV la période qui suivra le 14 mai, et a souligné ce qui suit :
"Une revanche sans fin verra le jour"
.

Ce à quoi Akşener a été exposée et ce qu'elle a enduré au cours du processus électoral sont des développements qui ne se produiraient pas dans le cours normal de la politique. Peut-être ne sera-t-elle pas candidate à la fois pour tenir compte de ces accumulations et pour faire le bilan... Le sort et l'avenir de l'Alliance nationale et la question de savoir si la Table sera renversée ou non semblent être entre les mains d'Akşener. Ceux qui ont dit
"Nous continuons notre chemin sans toi"
avant les élections ne peuvent pas adopter la même attitude aujourd'hui. Les ficelles sont désormais entre les mains d'Akşener. Nous verrons bien...
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