Crédit Vidéo : Franck Péraise Mballa / Nouvelle Aube
Au Cameroun, l’arrestation de Junior Ngombe et Ramon Cotta, deux activistes, met en lumière les tensions croissantes autour des élections présidentielles prochaines de 2025.
Au Cameroun, l’exercice de la liberté d’expression se paierait-il cher ? Les arrestations de Junior Ngombe et Ramon Cotta sembleraient en être la triste illustration. Ces deux jeunes activistes, connus pour leurs critiques virulentes à l’égard du régime en place, ont été arbitrairement arrêtés et détenus dans des conditions troubles, suscitant une vive inquiétude au sein de la société civile et de la communauté internationale.
L’arrestation de Junior Ngombe
Junior Ngombe, un coiffeur de 22 ans et tiktokeur, a été arrêté à Douala le 24 juillet par des hommes se présentant comme des agents des services de renseignement. Il a été transféré à Yaoundé, où il est détenu au secrétariat d’État à la Défense (SED).
Le 29 août, sa première audition a eu lieu en présence de ses avocats, dont l’ancien bâtonnier Akere Muna. Cette arrestation a fait la une des journaux camerounais, avec des titres tels que "La nouvelle saison des arrestations" et "Free Junior Ngombe", reflétant l’inquiétude croissante face à la répression des voix dissidentes.
Ramon Cotta: Une extradition controversée
Le cas de Ramon Cotta est tout aussi préoccupant. Cet ancien membre de la sécurité rapprochée de l’opposant gabonais André Mba Obame s’était réfugié au Gabon avant d’être arrêté et extradé de force au Cameroun.
Les raisons de cette extradition restent floues, mais il est clair que ses activités d’activiste anti-régime ont mis sa vie en danger.
Contrairement à Junior Ngombe, Ramon Cotta de son vrai nom Steve Akam, est toujours détenu dans un lieu inconnu. Les autorités camerounaises refusent de communiquer sur son sort, alimentant les craintes d’une disparition forcée. Un collectif d’avocats a saisi les autorités pour exiger que le lieu de détention de leur client leur soit communiqué.
Mobilisation pour leur libération
L’arrestation de ces deux activistes a provoqué une mobilisation sans précédent. Des personnalités politiques et des artistes, tels que le musicien Richard Bona et l’opposant Maurice Kamto, ont dénoncé ce qu’ils qualifient d’
. Des manifestations spontanées ont eu lieu devant les ambassades du Cameroun en Belgique et du Gabon en France, ainsi qu’à Paris, où se trouvait récemment Paul Biya.
L’ONG Human Rights Watch a également pris position, appelant les autorités camerounaises à respecter les droits à la liberté d’expression et à soutenir des réformes pacifiques.
La libération provisoire de Junior Ngombe
Après une intense pression de la société civile, Junior Ngombe a été libéré sous caution le 31 juillet, après sept jours de détention.
Sa libération a été accueillie comme une victoire pour les droits humains au Cameroun, mais elle soulève des questions sur les conditions de son arrestation et les défis persistants auxquels font face les activistes.
L’incertitude autour de Ramon Cotta
Concernant Ramon Cotta, son avocat a saisi les autorités camerounaises pour obtenir des informations sur son lieu de détention. Les préoccupations sont grandes quant à son statut juridique et son état de santé. Les autorités doivent clarifier les accusations portées contre lui et lui garantir un accès à une défense équitable.
L’arrestation de Junior Ngombe et Ramon Cotta met en lumière les tensions croissantes autour des élections présidentielles prochaines de 2025.
Alors que Junior Ngombe retrouve sa liberté, l’attention se tourne vers le sort de Ramon Cotta et les implications de ces événements sur l’engagement politique dans le pays.
A lire et à voir également: