Le trophée de la coupe du monde de football de la FIFA et le drapeau saoudien.
L'OIT a validé une plainte déposée contre l'Arabie saoudite pour des violations présumées des droits des travailleurs, sur fond d'organisation de la Coupe du monde 2034.
L'Organisation internationale du travail (OIT) a jugé
"recevable"
la plainte d'un syndicat visant l'Arabie saoudite, organisatrice de la Coupe du monde 2034, a indiqué jeudi son directeur général, Gilbert Houngbo.
Malgré les critiques concernant le respect des droits humains et des travailleurs, la Fifa a confié, le mois dernier, l'organisation du Mondial 2034 à l'Arabie saoudite, seule candidate. Cette décision rappelle les polémiques autour de la Coupe du monde 2022 au Qatar.
L'Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB) avait déposé, en juin 2024, une plainte auprès de l'OIT au nom de 21 000 victimes présumées de
"graves violations des droits de l'homme"
et de confiscation de salaires.
L'IBB dénonce
"l'exploitation des conditions de vie et de travail de la vaste main-d'œuvre migrante"
en Arabie saoudite, des conditions qui, selon elle,
"s'apparentent à du travail forcé".
La plainte a été jugée
"recevable"
par le Conseil d'administration de l'OIT en novembre, a précisé M. Houngbo lors d'une rencontre avec les médias.
Il a souligné qu'il ne pouvait pas commenter l'affaire, mais a qualifié de
"très constructives"
les déclarations de Ryad auprès de l'OIT.
Le Conseil d'administration a chargé un comité d'examiner la plainte, et
"le gouvernement est maintenant tenu de fournir sa réponse",
a expliqué l'OIT. Le comité présentera ensuite son rapport au Conseil d'administration pour adoption, mais
"à ce stade, aucune date ne peut être donnée".
Parallèlement, des experts de l'OIT travaillent avec l'Arabie saoudite sur la question du
"travail décent"
, a indiqué M. Houngbo, qui se rendra dans deux semaines à Ryad pour une conférence sur le marché du travail.
"Les autorités m'ont dit qu'elles voulaient vraiment travailler avec l'OIT"
, a-t-il ajouté, précisant que si des
"lacunes"
existaient,
"elles sont prêtes à (...) les corriger"
. Des discussions sont en cours pour renforcer la présence de l'OIT dans le pays.
Les défenseurs des droits humains craignent que les cas de maltraitance n'explosent avec les chantiers de la Coupe du monde, alors que plus d'une dizaine de stades doivent être construits.
Les accusations de l'IBB visent en particulier deux entreprises de construction saoudiennes ayant fait faillite en 2016. Cependant, la fédération syndicale, tout comme l'ONG Equidem, affirme que la situation ne s'est pas améliorée dans le pays, où les étrangers représentent plus de 40 % des 32,2 millions d'habitants.
Le Qatar voisin, qui avait fait l'objet de critiques similaires dans le cadre de l'organisation du Mondial 2022, avait collaboré avec l'OIT pour réformer le système de la "kafala", introduire un salaire minimum et imposer des mesures de santé et de sécurité.
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