Un expert met en garde contre les conséquences catastrophiques du démantèlement de l'UNRWA à Gaza et dans les territoires palestiniens.
Le démantèlement de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) aurait des conséquences "catastrophiques" pour la population vulnérable de Gaza et d'autres territoires palestiniens, avertit un expert de renom.
Jorgen Jensehaugen, chercheur principal à l'Institut de recherche sur la paix d'Oslo (PRIO), souligne que l'UNRWA a longtemps été considérée comme le
"pilier de l'opération humanitaire"
dans toute la région.
"L'UNRWA est probablement l'acteur le plus important sur le terrain, en termes de fourniture d'abris, d'installation de camps, de distribution d'aide alimentaire et de soins de santé"
, a expliqué Jensehaugen à Anadolu.
Fondée en 1949, l'UNRWA est au cœur du bien-être des réfugiés palestiniens à Gaza, en Palestine occupée, à Jérusalem-Est, au Liban, en Jordanie et en Syrie.
À Gaza, son rôle est particulièrement crucial. Jensehaugen souligne que bien que d'autres organisations comme le Programme alimentaire mondial (PAM) fournissent de l'aide, c'est l'UNRWA qui gère la logistique essentielle, en s'occupant de l'entreposage, de la distribution et de la coordination avec d'autres agences. De plus, il a expliqué:
Elle dispose des mécanismes de désengagement, des entrepôts, du personnel sur le terrain et des réseaux de distribution.
Si l'UNRWA ne peut pas fonctionner, il sera extrêmement difficile pour d'autres agences humanitaires
"de prendre le relais ou de fonctionner de manière significative, car le cœur de l'opération dont elles dépendent sera pratiquement brisé"
, a ajouté l'expert.
Jérusalem-Est et Palestine occupée
Jérusalem-Est et Palestine occupée
Le parlement israélien, la Knesset, a adopté une législation en octobre visant l'UNRWA, accusant l'agence de collusion avec le Hamas.
Ces accusations, démenties par l'UNRWA, ont été régulièrement soulevées par Israël depuis les attaques menées par le Hamas le 7 octobre 2023.
L'interdiction des opérations de l'UNRWA devrait entrer en vigueur fin janvier.
En réponse, le Commissaire général de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a déclaré au Conseil de sécurité de l'ONU que l'agence reste le
"pilier"
des opérations humanitaires à Gaza. Il a condamné la "
campagne insidieuse"
des autorités israéliennes visant à expulser l'UNRWA des territoires palestiniens occupés.
Lazzarini a averti que saper l'agence aggraverait non seulement la crise humanitaire, mais pourrait aussi déstabiliser la région plus largement.
Gaza
Gaza
À Gaza, le démantèlement de l'UNRWA serait
"catastrophique"
, a réitéré Jensehaugen, avertissant que remplacer l'agence prendrait des années. Ensuite, il a déclaré:
Ce n'est pas le genre de délai dont dispose la population de Gaza. Elle se trouve déjà dans des circonstances désastreuses.
"Si vous prenez la situation actuelle et que vous débranchez la ligne de vie la plus importante, c'est désastreux. Le problème est que si vous éliminez l'UNRWA de cette équation, il n'y a tout simplement aucune autre capacité pour combler ce vide. Donc, même si d'autres agences veulent faire ce travail, elles n'ont tout simplement pas la capacité sur le terrain".
Éliminer l'UNRWA, a-t-il précisé,
"c'est créer un vide, sans personne d'autre pour le combler".
"Israël ne fait pas confiance à l'UNRWA, mais la population de Gaza fait confiance à l'UNRWA… ce qui signifie qu'il est relativement facile pour l'UNRWA de faire la distribution dans des circonstances très difficiles"
, a-t-il ajouté.
Des suggestions ont été avancées pour utiliser des contractuels de sécurité privés pour distribuer l'aide, mais Jensehaugen a rejeté cette idée, la qualifiant de
"non réalisable et indésirable"
, avertissant que cela introduirait de nouveaux problèmes et aggraverait probablement la situation.
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